On a pris le Ghan en Adélaïde. Le Ghan, c'est une des grandes lignes australiennes. Un train « mythique » qui relie Adélaïde (au Sud) à Darwin (au Nord), en traversant tout l'Outback australien, le centre rouge et en passant par Alice Springs. A nouveau, vous n'aurez qu'à lire notre article sur les trains australiens pour en savoir plus... Alice Springs, voilà bien un autre nom mythique. Alice Springs, c'est LA ville de l'Outback australien (pour les plus réfractaires à la langue de Shakespeare, on peut traduire Outback par « arrière pays »). Et pourtant, c'est une toute petite ville : moins de 30000 habitants. Oui, mais énormément de touristes aussi : il n'y a pas vraiment d'autre camp de base pour aller voir les merveilles environnantes.

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Toutouy'Uluru !

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Alice Springs

Bizarrement, notre arrivée à Alice Springs après 24 heures de train ne nous laisse pas un grand souvenir. On s'attendait à une ambiance far west. Or, si Alice Springs n'a pas énormément à offrir d'un point de vue architectural, cela reste une ville assez banale, entre modernité et mélancolie d'une ville isolée. On était prévenu aussi : ici la population aborigène est très présente, mais elle semble vivre en marge de la société australienne tout droit importée d'Europe. Comme si les aborigènes étaient restés à quai. Très étrange que le destin de ces aborigènes, déportés, chassés, massacrés, éduqués, traités comme des animaux... Très étrange que le concept australien de réconciliation. Très étrange vraiment. Mais on est un peu pauvre culturellement pour juger de l'histoire du (des ?) peuple australien. Donc, vous vous ferez votre propre opinion sur le sujet. Nous en tout cas, on fait les gros radins : on marche depuis la gare jusqu'à notre auberge. Enfin, celle qu'on croit être la nôtre, parce qu'en fait on s'est gouré. Pas trop grave, la nôtre est juste à côté. On est bien finaud quand même...

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Locomotive du Ghan... pas la classe quand même ?

Trêve de propos inutiles : passons donc aux choses sérieuses ! Le lendemain matin, on monte dans un minibus pour faire un tour de trois jours dans la région. QUOI ?! Un tour organisé ? Bah oui. On s'est laissé convaincre, assez facilement de surcroît. Au niveau prix, c'est à peine plus avantageux de le faire en indépendant (on n'est « que » deux... au delà, c'est bien plus rentable). Ensuite, nous ne disposons que de trois jours dans le coin. Eu égard aux distances et au fait qu'il n'est pas forcément prudent de prendre la route de nuit, on se dit qu'un tour sera plus confortable. Pas totalement faux... Après, il faut supporter le groupe, et avoir un peu de chance. On n'est pas trop mal tombé : on est 13 (2 tournicoteurs, 5 Allemandes, 1 Anglais, 1 Italienne, 1 Hollandais, 1 Irish Mom et ses deux kids). Plus notre guide-chauffeur-cuisto-réveille matin-guitariste. On dort à la belle étoile dans des swags (on en trouve même à Décathlon désormais : des sacs de couchage avec matelas incorporé), plutôt confortables. Pour finir sur les détails techniques : on dort dans des campings (ce qui permet d'avoir des toilettes et des douches), la bouffe est pas mal, l'organisation est sérieuse. On est parti avec l'agence « Emu » (recommandée par Laure et Julien, rencontrés en NZ... et maintenant par nous !). 350$ (270€) pour trois jours, par personne. Ca fait quand même mal ! Mais après, on n'a eu aucune mauvaise surprise (rien à rajouter... encore heureux !).

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Et pour ce prix là, la corvée de bois, c'est pour notre pomme !

On a commencé par aller saluer le mont Uluru. Petit tour dans le centre d'interprétation bien fait. Il permet d'appréhender l'importance du site pour les aborigènes, mais il n'y a aucune explication géologique du phénomène... c'est quand même un comble ! Enfin, tout est question d'interprétation, justement. Après, grand tour du « caillou ». Pas question de monter dessus : malgré les recommandations insistantes (et justifiées), il y a encore un bon paquet de touristes qui grimpent sur Uluru. Tout à fait intolérable quand on essaye de saisir tout le symbole que constitue cette montagne pour les populations aborigènes. Grimper Uluru, c'est juste cracher sur leur culture. D'ailleurs, on est surpris de voir pas mal de vieux grimper (on pensait que l'âge apportait la sagesse...) et souvent hors de forme. On a lu dans le centre qu'il y avait des stats sur les grimpeurs, en terme de nationalité On demandera à Ryan (le guide) un peu plus tard : il nous confirme que les grimpeurs sont essentiellement Japonais... et Australiens ! Nous, on fait le tour de la montagne, bien aménagé, et assez agréable. Ca fait une dizaine de kilomètres. Temps magnifique mais heureusement on est en hiver, il ne fait pas trop chaud (ni trop froid, on vous rassure !). On est content de l'avoir fait tranquillement tous les deux (mais non, z'êtes pas obligé de suivre le groupe !) : cela restera un bon souvenir ! Un côté irréel. On l'a tant vu, on l'attendait... et pourtant, c'est émouvant.

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Au coeur d'Uluru

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Autout d'Uluru

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On tourne encore...

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...et toujours !

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… et pendant ce temps, certains n'ont pas compris que ça ne se jouait pas dessus... pfff

A la tombée du jour, passage obligé par ZE place to be du coucher du soleil. Pas seuls bien évidemment. On fait pêter le mousseux, avec quelques amuses gueules. 6 bouteilles à 13 (-2 enfants, -4 Allemandes qui ne boivent pas... euh... y'a comme un... hic !). Beau le coucher de soleil sur Uluru. Qui en aurait douté ?...

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Apéro au coucher de soleil sur l'Ayers Rock. 0% pompète !

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Sans nous, ça a quand même plus de tenue

Lendemain matin, réveil au clairon (à 5h30, tout type de réveil a le son du clairon...). Petit déj rapide, objectif lever de soleil (parce que c'est tous les jours ?!). A mi chemin entre Uluru et Kata Tjuta (Ayers Rock et Mounts Olga pour les colons)... là aussi c'est beau. Mais on est un peu trop loin d'Uluru au goût d'A...

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Petit déj à l'aube sur Uluru. 0% pompète ! Pour de vrai cette fois...

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Kata Tjuta aux premiers rayons du soleil...

La matinée est consacrée à la balade au coeur de Kata Tjuta. Une belle balade, plus spectaculaire que le tour d'Uluru, forcément. Paysages magnifiques, avec le soleil qui commence à chauffer. 2 heures de marche bien agréable. L'après midi, après une fajita (!), on file vers Kings Canyon. Un loooong trajet... Le soir, c'est kangourou au programme.

Vues sur les monts Olga (Kata Tjuta)

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Quoi ?! Seulement 10 bornes dans la caillasse... Pfff... Même pieds nus je le fais les yeux fermés

Ce matin, Ryan a l'oeil vitreux. Il n'a pas dormi de la nuit : il était malade. Mince. Quand ton chauffeur est à l'article de la mort, ben il faut le motiver un peu, et prier pour qu'il ne dorme pas. Nooon. Il est sérieux et ne prend pas de risque. Il ne marchera pas ce matin : c'est tout. On part dans le Kings Canyon au soleil levant. Une promenade superbe. Le top selon M. Des couleurs qui changent de minute en minute, la chaleur qui vient doucement. Des paysages à couper le souffle. Bref, à ne pas manquer si vous êtes dans le coin. Y'a pas qu'Uluru, soyez en sûrs !

Kings canyon !!!

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On rentrera ensuite vers Alice Springs. Court arrêt dans une « ferme » de dromadaires. Pour 6$, tu peux faire un tour de la cour (¼ d'un terrain de foot), sur le dos d'un dromadaire tiré par un gros barbu (non, c'est même pas M) du genre ZZ top. La classe quoi. Nous on ne prend même pas le départ : on avait dit qu'on faisait une longue pause sur le chameau depuis notre aventure indienne dans le désert de Thar.

On est content d'arriver à la nuit tombante sur Alice Springs. Les gentils patrons de l'auberge nous ont « upgradé » : au lieu d'un dortoir, on dormira dans une chambre double aménagée dans une caravane. Le grand luxe, encore ! Malheureusement, on n'a pas été très prévoyant, et on se caille une bonne partie de la nuit, jusqu'à ce qu'on se décide à sortir nos duvets... vers 6h du mat'. Mince, on n'a pas vraiment profité du luxe. Pfff...

Voili voilou, vous savez (presque) tout. On ne regrette pas vraiment d'avoir fait cette virée en groupe. Bien sûr, on perd un peu en liberté, mais on gagne largement en confort, d'autant plus qu'on était vraiment serré au niveau timing. On réembarque dès le lendemain dans le Ghan, direction Darwin. On ne chôme pas, vous voyez bien !

A très vite !

A et M