Le nord de l'île du sud, ce sont les régions de Nelson et Marlborough. Nous, on a fait un petit bloc de tout cela. Pour les puristes, ils retiendront que la région de Nelson est à l'ouest du nord de l'île du sud, et que Malborough est à l'est de Nelson, en face de Wellington, capitale de la Nouvelle Zélande et grande ville du sud de l'île du nord. Vous l'aurez compris, y'a de quoi s'amuser un bon moment. Et si vous n'avez pas eu au préalable la curiosité de vous dégoter une carte de la NZ, vous avez du être au bord du malaise deux phrases auparavant. Juré, on arrête dès à présent la blague géographique. Sinon on vous connaît, vous allez vous remettre à lire notre prose en diagonale... D'une part, c'est assez vexant, d'autre part cela pourrait vous coûter très cher en cas de participation au grand trivia-quizz de notre retour... A suivre...

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Le Nord de l'île du Sud est en fait à l'Ouest du Sud de l'île du Nord... Allez comprendre...

On est arrivé dans la région de Nelson un certain 8 juin 2011, depuis la West Coast, à travers une route plutôt jolie, à défaut d'être vraiment confortable. Ca tourne pas mal, il faut le reconnaître. On a ciblé pour halte nocturne la ville de Takaka. Et pour tout de suite couper l'herbe sous les pieds des mauvais esprits et langues fourchues qui semblent parcourir ce blog, Takaka, c'est pas de la merde. Ca c'est dit, c'est écrit, c'est même déposé à l'INPI. Takaka donc, qu'on a rejoint après avoir franchi un petit col particulièrement délicat, de nuit, avec le brouillard. Bref, avec le camion, on a bien serré les fesses (sans jeu de mot aucun avec la destination de notre modeste convoi). On s'installe dans un camping basique, sur la rue Motupipi de Takaka. Bah oui, on aurait du se méfier... y'avait forcément un truc qui ne sentait pas bon là dedans...

Le lendemain, on découvre les paysages de la golden bay. On commence notre journée par une balade du côté de farewell spit, un long banc de sable de 35 km de long, qui vient protéger la baie des houles océanes. On trouve à marcher pendant trois bonnes heures entre la plage de la baie, les dunes, la plage océane, la forêt, des prés de moutons et de vaches... Puis on tournicote encore un peu dans le coin, en se dirigeant de l'autre côté de la baie, vers le départ de l'Abel Tasman Track, un chemin de grande randonnée d'un peu plus de 50km qui traverse le parc national Abel Tasman. On passera la nuit dans un grand camping DOC au coeur du parc. Il peut accueillir jusqu'à 1000 personnes l'été... et là, au début de l'hiver, nous sommes seuls ! La pluie accompagne le coucher du soleil. La pluie... aïe...

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Plage, côté étang

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Les grandes dunes de farewell spit

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Pour finir, une petite balade dans la verdure...

Le lendemain matin, M s'attaque à la randonnée. A le dépose à quelques kilomètres du camping, au départ « officiel ». Objectif de la journée pour M, rejoindre le camping. Au programme, une quinzaine de kilomètres de marche. Pas trop de dénivelé (+600m sur l'ensemble de la journée), mais la pluie est bien présente au départ. Et cela ne va pas aller en s'améliorant. Au bout d'une heure, malgré toutes les protections possibles, M est mouillé jusqu'aux os. Entre la pluie et la transpi, y'a pas grand chose à sauver ! Bilan de la journée : une balade plutôt sympa malgré la pluie, des paysages un peu bouchés quand même, une tenue complète à faire sécher, la balade bouclée en 3h30 au lieu des 5h30 prévus par le DOC... et un appareil photo à jeter ! Notre petit appareil photo, qui nous avait fièrement accompagné à Chypre, à New York, dans les Andes, et qui avait presque fait son tour du monde, craque à deux mois de la quille. Faut dire que la poche dans laquelle il a été conservé est désormais une vraie piscine. Le gore tex, c'est bien étanche... mais dans les deux sens !

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En route pour l'aventure... sous des trombes d'eau

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Sans la pluie, ça doit être hachement beau !

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C'est joli quand même... oui... mais il pleut toujours !

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Dernière photo de l'appareil... comme s'il voulait nous dire quelque chose...

Le lendemain, deuxième étape du track (oui, parce qu'on trek sur un track). A rejoint M pour les 5 premiers kilomètres de la balade du jour, sous une météo mitigée (entre éclaircies et averses, toute la journée). Arrivée à la traversée de l'estuaire, elle fait le chemin inverse. M quant à lui poursuit sa route. Il faut traverser l'estuaire à marée basse... C'est d'ailleurs tout le charme de cette randonnée : il y a deux endroits, assez proches, qu'on ne peut franchir qu'à marée basse. Mais les franchir à ce moment là ne garantit pas de conserver les pieds au sec... Au milieu de l'estuaire coulent ainsi quelques petites rivières, bien fraîches, et souvent trop larges pour être franchies d'un petit bond. Bref, deux techniques s'affrontent à ce moment là : enlever ses chaussures (choix de M après un premier essai marqué par un mouillant échec) ou les garder au pied (choix de Hanna, une Tchèque que M retrouvera plus tard sur le chemin). Dans le premier cas, on souffre un peu des arpions, entre le froid de l'eau (vraiment, elle est glacée au mois de juin) et les coquillages émiettés qui tranchent la voute plantaire... Dans le second cas, on se promène les chaussures trempées pour le reste de la journée, voire de la randonnée. Hanna s'en fout elle, elle a les chaussures déjà trempées de la veille, alors elle a juste enfilé des sacs plastique en plus des chaussettes. La classe internationale, oui, mais au sec. Enfin, avec de l'eau jusqu'aux genoux, les sacs plastique ne servent plus à grand chose... Mais la balade reste jolie !

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Pas beaucoup de photo du jour : encore un peu de pluie, et surtout, plus qu'un seul appareil photo en vie !

M a encore écrasé les stats horaires du DOC. Faut dire qu'ils ont prévu bien large. Mais c'est plutôt salutaire, surtout si on doit marcher avec un sac un peu lourd. Enfin, en milieu d'après midi, la journée de marche est finie. Arrivée à la hutte du DOC (un refuge en fait). Seul, avec le choix de son lit parmi les 40 couchettes... Une petite soupe bien chaude, une boite de thon avec du pain de mie. Parfois, les repas les plus savoureux se cachent derrière de bien pâles boîtes de conserve et autres sachets lyophilisés. Bref, à la fin du repas, M se prépare un feu. Parce que dans le refuge, il n'y a pas de chauffage, ni d'électricité. L'eau courante est dehors. Ah oui, c'est rustique ! Mais heureusement, il y a un poêle, du bois coupé et de quoi allumer le feu. M passera la soirée avec Hanna, la Tchèque croisée sur le parcours, et Kathryn, une étudiante américaine. Enfin, la soirée, c'est vite dit : à 20h00, tout le monde dort du sommeil du juste. De son côté, A est retournée dormir dans le camion, avec tout le confort moderne !!!

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Petit matin, depuis la hutte de Bark Bay

Déjà le dernier jour sur l'Abel Tasman Track, 20km au programme. Vraiment pas difficiles, ces derniers kilomètres, mais les plus plaisants : sans doute à cause du soleil qui s'est véritablement installé. Plus de pluie, et ça fait du bien. Le chemin tortille entre criques, collines et plages de sable. On est dimanche, et la fin du parcours est un peu plus fréquenté. Pas dur : le premier jour, M n'a croisé personne, et le second, c'est à peine 5 personnes qu'il a vu pour toute la journée. Ce troisième jour, c'est un doux retour à la civilisation. A 13h, c'est l'arrivée. Deux heures avant le rendez vous avec A, qui pendant ce temps, s'est tapé le ravitaillement et la vidange, deux lessives et une retraversée du col maudit, toute seule de surcroît... Heureusement, on se retrouve à 14h00. On file directement vers Picton. On dormira à Nelson.

Photos de l'Abel Tasman Track, sous le soleil, enfin !

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Le lendemain, on poursuit notre route vers Picton, petite ville célèbre pour deux raisons au moins. Elle fut la capitale de la Nouvelle Zélande il y a pas mal de décennies déjà, mais surtout, aujourd'hui, elle est le port principal de l'île du sud, celui des ferrys qui mènent directement à Wellington, île du nord. Pour nous, c'est le camp de base pour accéder à la fameuse Queen Charlotte Track, l'une des autres Great Walks de NZ. Petite déconvenue quand même quand on passe au site : le prix ! Il faut prendre un bateau pour accéder au « départ » de la randonnée, puis payer un pass pour accéder aux tronçons du track traversant des terrains privés (12,5$ par personne) et surtout des nuitées au tarif un peu abusés... Mais c'est la basse saison, et on n'a pas vraiment le choix. Donc, vamos ! On partira le lendemain matin...

On a préparé nos sacs, bien lourds. Parce que si le bateau nous coûtent cher (100$ par personne, soit 60€ !), c'est que pendant trois jours, c'est lui qui va s'occuper de nos gros sacs ! Plutôt pratique comme solution, à défaut d'être économique. Cela nous permet de ne nous balader qu'avec le minimum (eau, vêtements de pluie, repas du midi), et de retrouver tout le reste dans notre chambre, le soir. La première journée est fraîche, mais le soleil est radieux. On avale nos 25 premiers kilomètres dans les temps impartis. Et surtout avant la tombée du jour. On dormira dans une superbe maison d'hôte, avec une cheminée à gaz (vous savez bien, ces fausses cheminées... pas très glamour, mais ça chauffe du tonnerre !), une grande cuisine, une salle à manger, un salon... Tout ça rien que pour nous, car nous ne sommes que tous les deux ! La nuit sera super douillette... Ah... un matelas bien moelleux. Du bonheur !

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Le bateau nous lâche au ponton... on sera seuls désormais toute la journée !

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Premières vues sur le Queen Charlotte Sound

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On se croirait pas en plein hiver en Nouvelle Zélande ?!

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M vous avait dit qu'A y prenait goût !

Au petit matin, pas trop de courbatures. Après un bon petit déj, on enchaîne. Aujourd'hui, c'est 20km. Avec un terrain un peu plus difficile, et 1000m de dénivelé cumulé à peu près. Le soleil est toujours là, un temps splendide. Les paysages sont superbes : on marche sur un chemin de crête, avec deux « sounds » (les fiords, mais ici, c'est moins fiordus...). Enfin, les photos en disent plus que ce que l'on peut vous décrire... On arrive à nouveau avant la nuit, mais on en a plein les pattes. Encore une nuit douillette. Cette fois-ci, on doit partager la maison avec deux Basques espagnols qui parlent Anglais comme des... Basques espagnols justement. On est dur : ils sont très sympas. On ne discute pas bien tard, car tout le monde est bien crevé.

Deuxième jour de balade sur le Queen Charlotte Track

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Le lendemain, dernier jour de marche. Encore une belle promenade dans un décor toujours aussi fantastique, avec une météo toujours parfaite, pour boucler les derniers kilomètres de cette great walk. On achèvera le 70e km un peu crevés, mais contents d'avoir terminé. Bref, le Queen Charlotte Track, on recommande vivement. Pour diminuer les coût d'hébergement, on peut camper (plusieurs campings DOC tout au long du chemin, notamment aux villages étapes). Mais à voir en fonction de la saison, et du temps. Parce que les nuits sont fraîches au mois de juin ! Belle aventure, et on est fier d'avoir bouclé notre premier « multi-day » à deux. Grande première pour A !

Petit matin sur le track...

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Originale, on lance une mode : la touffe d'herbe en plein milieu...

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Retour à quelques valeurs sûres...

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Contents... mais crevés quand même... Ca se voit dans le regard !

Après une nuit agréable dans le camion (on est content de le retrouver celui-là !), on se dirige vers la bibliothèque de Picton pour causer boulot. A doit passer sa commande pour la rentrée scolaire à venir. Et oui, même à 16000km de la France, c'est à elle que revient le grand honneur de choisir les crayons, gommettes et autres ciseaux que ses futures nouvelles têtes blondes utiliseront... Six bonnes heures de galère, compte tenu du fait que le site web pour la commande n'est pas très adapté aux serveurs longue distance... Mais c'est fait. On quitte Picton en milieu d'après midi pour Kaikoura, plus au sud, qu'on atteindra le soir même, sous la pluie.

La matinée est pluvieuse, mais surtout venteuse. Kaikoura est célèbre en NZ : c'est un peu la péninsule de Valdès locale. Tout du moins, c'est ici qu'on peut venir admirer les baleines ! Chouette, on arrive à l'office du tourisme tout excités... Mais autre douche froide (en plus du sale temps) : on ne peut apercevoir des baleines qu'à plus de 8km de la côte. Ce qui signifie : prendre un bateau, un hélicoptère ou un avion. Et avec le sale temps, aucun de ces trois moyens de transport n'est dispo. Pffff, trop nul. De toute façon, c'est rapidement hors budget. Comme disait Coluche, ah, ils s'emmerdent pas... On se contentera donc de nos souvenirs argentins côté baleines. C'est déjà beau. On fait un petit tour sur la péninsule de Kaikoura, pour voir des otaries de plus près (elles squattent carrément le parking, alors qu'on est censé ne pas les approcher à moins de dix mètres... elles se jetteraient presque sous les bagnoles...). Mais le vent est violent, stoppant toute velléité de randonnée...

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Et nous, on passe comment ?

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Dès que le vent soufflera, je m'envolera...

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Bye bye petites otaries...

Le lendemain, 19 juin 2011 ce sera le retour sur Christchurch, avec nettoyage du camion dedans dehors. Au camping, on fait la rencontre de Charlie et Nifu, venus en NZ dans le cadre d'un Working Holiday. Nous on est trop vieux pour les WH, que ce soit ici ou en Australie. Pfff, trop nul, once again. En tout cas, beaucoup de courage à eux deux pour leur installation sur Christchurch. De notre côté, on s'envolera le lendemain matin, le 20 juin 2011, en direction d'Auckland. Bye bye l'île du sud, et Ciao le campervan. Déjà de la nostalgie après six semaines à sillonner les routes de la South Island... Presque 5000 bornes au compteur, quand même. C'est pas si petit que ça !

Voili voilou, vous savez (presque) tout. On considère qu'on a fait le tour de l'ïle du sud. Enfin, à travers le blog. Bref, on espère vous avoir donné un petit aperçu de ce que ça vaut. Nous on a trouvé que ça valait justement. On aura l'occasion d'y revenir dans un bilan qui viendra sans le moindre doute à temps à qui sait attendre... longtemps. On précisera sans nul doute que le parallèle est naturellement fait entre Argentine et Nouvelle Zélande, au moins pour son île du sud. Et que le match tournera manifestement à l'avantage des pumas. Mais pour autant, on a passé six belles semaines chez les kiwis austraux (quelqu'un peut nous dire si ça existe ça ?! Si c'est le cas, c'est très moche !). En attendant la découverte de leurs homologues septentrionaux, leurs volcans, leurs grandes villes, et leurs matches de rugby !

Bises

A et M