Le 15 mai 2011, nous quittons donc la péninsule de Banks pour commencer notre longue descente vers le sud de l'île du sud. Direction Christchurch d'abord, pour des raisons techniques : un voyant s'allume sur notre tableau de bord. Pas assez de liquide de refroidissement. On se dit que les niveaux n'ont pas du être faits lors du stand-by du campervan. Pas trop grave, c'est sur notre chemin. Pour toute analyse du problème, le technicien d'Apollo remplit le réservoir de liquide à ras bord. OK, why not ? Comme on est dimanche, on en profite pour faire quelques courses au supermarché. Et oui, en NZ, le dimanche est un « shopping day ». La plupart des magasins sont ouverts toute la journée, et les supermarchés sont tous ouverts ! Pratique pour les touristes peu prévoyants que nous sommes (et pourtant on sait que bon vivant rime avec prévoyant...).
Après une halte à Timaru, sans grand intérêt, on s'enfonce dans les terres. On traverse des villages de plus en plus petits. Le Canterbury, plus grande région de l'île du sud (et sans doute de Nouvelle Zélande) est vraiment plein de charme, sous le doux soleil de l'automne. Le trajet est très plaisant, et on arrive à Lake Tekapo en fin de matinée. Lake Tekapo, c'est le nom du village au bord du Lac Tekapo. Oui, c'est vrai, cela ne dénote pas une grande créativité, mais c'est plutôt simple à retenir. On situe mieux sur une carte... Ce qui frappe (pas sur la tête !) quand on arrive face au lac, c'est la couleur de l'eau. Un vert turquoise, laiteux, extraordinaire. C'est l'effet des glaciers (la poussière de roche reste en suspension dans l'eau). Et bien c'est très beau. Un peu plus loin sur la route, c'est Lake Poukaki (village... et lac éponyme), autre couleur mais tout aussi irréelle. On longe le lac en direction de Mount Cook Village, le petit village au pied du Mont Cook... On vous a prévenu, c'est assez basique au niveau des noms dans le quartier ! Heureusement, il y a aussi son petit nom maori : Aoraki. Mais à quelques kilomètres d'Aoraki, justement, le temps se dégrade brusquement. Le ciel est noir, et la pluie commence à tomber de plus en plus fort. On arrive à Aoraki sous un déluge. On passe au bureau du DOC (department of conservation, organisme public gérant tous les espaces naturels de Nouvelle-Zélande), pour regarder la météo des jours à venir et récupérer de la doc (documentation, action de sélectionner, de classifier, d'utiliser, et de diffuser des documents) et constater que cela ne sert à rien de rester car il sera très compliqué de sortir du van avec ce temps... On décide donc de revenir sur nos pas, en direction des deux lacs. On dormira au bord du lac Poukaki, profitant d'un magnifique lever de soleil au petit matin.

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Coucher de soleil...

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Et lever de soleil !

On sent bien qu'on est en milieu alpin (et oui, on parle bien d'Alpes néo-zélandaises) : le temps est instable et très changeant à 10 ou 20 km près... Notre première journée de balade est donc un peu contrariée par le vent et le froid. Mais il ne pleut pas, et c'est déjà pas mal. On se promènera donc toute la matinée sur un chemin balisé traversant une forêt et une grande plaine. Mais on est un peu déçu : on n'a pas de vue sur le lac, et le temps n'est pas propice à une balade à plat. On n'ira donc pas jusqu'au bout de l'itinéraire : il faut savoir renoncer ! L'après midi, on file du côté du Lac Tekapo : le temps y plus clément semble-t il. On s'occupe un peu du camion (vidanges !) et on part faire une autre balade. Aïe cette fois-ci, c'est le parcours qui est bordélique. On a bien une balade sur nos cartes, mais sur le terrain, c'est plus compliqué. On fait quand même quelques pas, mais il faut bien dire qu'aujourd'hui, on est battu ! On se reprend donc le van pour se trouver un endroit pour dormir. On se trouvera un coin sympa de l' « autre » côté du lac, après avoir dépassé toutes les zones d'interdiction de camping sauvage ! Ah oui, parfois, faut le mériter ! On est super bien pour assister au coucher de soleil. La nuit sera froide, glaciale même. C'est la première fois qu'on est réveillé par le froid au petit matin. A notre thermomètre : -1°C dans le camion... Il fait -5°C dehors ! La nuit prochaine, on sortira les duvets !

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Balade écourtée, cause grand vent...

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Lac Pukaki... c'est bieau !

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Petite balade près de Lake Tekapo

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C'est là qu'on a eu trèèèèès froid !

L'avantage d'être réveillé tôt par le froid, c'est qu'on peut bouger tôt. Une fois le petit déj pris, on file vers le village depuis lequel part une jolie balade. Cette fois-ci, on est comblé : le temps est magnifique, et la balade est très bien. On marche donc pendant trois heures, seuls sur un petit chemin longeant tout d'abord le lac, puis montant jusqu'à un observatoire astronomique pour ensuite redescendre à travers une forêt dense. On atterrit au point de départ, après une boucle vraiment sympa. Pour l'anecdote, sur le parking où on avait garé le camion pour se balader, il y a une patinoire, une piscine découverte chauffée (façon « paysagée ») et... une piste de ski. Bon, les canons à neige de fonctionnent pas encore... Mais quand on sait qu'il y a 300 habitants dans le village (et peut être 1000 en tout et pourtant à 30 km à la ronde !), ça fait rêver !

Images de notre balade autour de l'observatoire (Tekapo)

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''Piscine, et piste de ski derrière (un peu d'imagination voyons !)

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Pukaki, mais sans la couleur...

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Et on refile !

On repasse au village justement pour prendre des nouvelles de la météo du côté de Mont Cook. Aïe, ça ne s'améliore pas, et on ne va pas attendre indéfiniment... C'est à ce moment là que la camion fait reparler de lui : le voyant du liquide de refroidissement se rallume. On ouvre le capot. Et il faut se rendre à l'évidence (la voix m'était familière... hein Fred ?) : on a une fuite, parce que le réservoir est à nouveau au plus mal. On appelle Apollo : on se donnera rendez-vous dans une plus grosse ville... Tu m'étonnes ! On remet du liquide à niveau, histoire de faire la route tranquillement !


Voili voilou, vous savez (presque) tout. On a vraiment adoré ce coin, et pour l'instant, on se met une petite option pour y revenir s'il nous reste du temps (pas gagné !). Prochaine étape : Oamaru et la côte sud-est pacifique, à la découverte des pingouins à oeil jaune, et autres otaries à fourrure... On en veut, on en veut, on en veut ! Et puis il est temps de changer de camion...

Bises

A et M