Le 12 mai 2011, nous prenons la route de Christchurch à Akaroa, la principale « ville » de la péninsule de Banks. Premiers kilomètres en roulant à gauche... d'où la très grande importance du co-pilote, qui participe plus qu'activement à la navigation. Mais les routes ne sont pas très fréquentées, et le campervan est facile à conduire. Ce n'est donc pas trop compliqué. Le soleil est au rendez-vous, et cela n'est pas pour gâcher cette belle journée.

On arrive à Akaroa en moins de deux heures. Les derniers kilomètres de routes sont à couper le souffle : montagnes et océan offrent une variété de criques, découpages subtils mêlant vert et bleu... il manque quelques mots au poète... En voyant les photos, vous trouverez bien une fin adéquate. Revenons donc à nos moutons (on n'est pas en Nouvelle Zélande pour rien !) : Akaroa. On se dirige vers le camping. Pas trop l'aventure certes, mais on veut tout tester (les accessoires, les vidanges et autres joyeuseries camping-caristes...) avant de s'éloigner de Christchurch pour un bon bout de temps. Le camping sur site « électrisé », ce n'est pas donné : comptez 15 à 20$NZ par personne (soit 8 à 12€ par personne... pour avoir le droit de dormir dans son camping-car !). Mais les campings sont de grande qualité : les sanitaires sont impeccables, les salles communes très bien agencées et confortables. Il y a même de grandes planchas au gaz (système de paiement à pièces...). Bref, les campings sont chers, mais biens. C'est déjà ça.

Akaroa, ce n'est pas une ville comme les autres en Nouvelle-Zélande. C'est la plus « frenchie » des villes. Bon, précisons d'abord que ce n'est pas une ville, mais un village. Un petit port, un super marché, une église, quelques boutiques, deux cafés restos (et un camping, donc). Mais c'est aussi sont terrain de croquet. On n'a pas encore essayé... Frenchie donc, car un explorateur français avait négocié ces terres avec un chef maori. Ni une ni deux, il repart en France, pour préparer la colonisation de cette contrée. Sauf qu'entre temps, les britanniques sont arrivés et on pris ces terres par la force... Perfide Albion, once again ! Voilà donc l'échec français, à deux mètres du bol de sangria de coloniser la Nouvelle Zélande. Il reste seulement des traces de cette petite époque française : le nom des rues (« rue Jolie » par exemple), le cimetière, le nom des magasins, des drapeaux tricolores de ci de là... De notre côté, on se pose gentiment sur un banc, en attendant le coucher de soleil... Ohhhhh...

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Panorama sur Akaroa

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La petite église d'Akaroa

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Ohhh... un coucher de soleil...

Le lendemain, on se lève bien content : on a bien dormi, pas eu froid... Le camion tient le coup on dirait, et tout fonctionne plutôt bien, semble-t il... On fonce vers l'office du tourisme pour récupérer quelques idées de balades. On trouve de tout dans ces centres d'informations (« I-site » en NZ) : des cartes, des bouquins, des relevés météos, des gadgets souvenirs moches... Mais au moins, on récupère trois petites cartes qui vont nous permettre d'aller nous balader. On prend ainsi la direction du parc d'Hinewai, de l'autre côté de la montagne. On trouve facilement l'entrée, et on se met à la recherche du gardien du parc, Hugh Wilson. Sur la route de sa maison, située non loin de l'entrée du site, on trouve un petit mot : il est parti sur la West Track. On sort la carte, on identifie sa position. Et on décide de faire une petite balade dans le parc. Bien fléché, bien foutu, mais comme le parc s'étend dans une petite vallée, on descend pour remonter bien sévère ensuite. On a marché une bonne heure et demie : bonne balade apéritive, et déjà de jolis paysages, entre jungle et garrigue (rien que ça). Comme on n'a pas trouvé l'ami Hugh, on décide de frapper à sa porte. C'est un bonhomme avec une énorme barbe blanche et une bouille joviale qui vient nous ouvrir. On discute un peu avec lui, et il nous donne l'autorisation de rester dormir dans le parc (en fait garer sur le parking... Youhou, quelle aventure !), on échange quelques mots en Français... Bah oui, Frenchie on vous a dit... L'après midi, on fait une petite balade d'une bonne heure. Il y a du soleil, mais aussi beaucoup de vent, et de fait, il ne fait pas bien chaud. On se couvre, et tout roule. La balade et bien agréable : un petit sentier verdoyant au milieu de champs d'herbes sèches... C'est joli, et cela suffit à notre bonheur du jour !

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Si ça, ça n'invite pas à la promenade...

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Notre camping du soir, pour nous tous seuls ! Merci Hugh !

Le lendemain, on se fait une belle balade de 3 heures du côté de la « summit track », franchement une belle balade si vous êtes dans le coin et que le temps est avec vous. Deux options : partir depuis Akaroa (6 à 8 heures de marches), ou depuis la summit road. Cette dernière option est plus cool : moins de dénivelé (car vous partez 400m plus haut) et moins long... En tout cas, c'est vraiment chouette et très spectaculaire. Nous, on y va mollo : on prend nos marques et on allonge tout doucement le pas !

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Vue sur Akaroa depuis le sommet de la balade...

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Pas bien là ?...

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A et M, au cas où...

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Un mouton, encore au cas où...

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Vue sur Akaroa depuis le purple saddle (col violet)

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En redescendant vers purple saddle...

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Toujours nous, désolé pour ceux qui ne peuvent vraiment plus saquer nos gueules...

En rentrant de la balade, on casse la croute près d'une petite mare, au soleil. Royal ! L'après midi, on descend dans une petite crique qui ferme le parc d'Hinewaï côté océan. On est sur des terres  « privées » (une ferme), donc on ne fait pas ce que l'on veut... Mais on accède tranquillement à la plage par une petite balade bien agréanle. On y passe une grosse heure, à regarder l'océan, les oiseaux sur la grève, les falaises blanches... Très reposant : on ne regrette pas une seconde notre choix d'avoir consacré plus de temps à la Nouvelle Zélande au détriment d'un circuit en Chine... On verra bien après, mais pour l'instant, on est conquis ! Le soir, on reste sur le parking du bas du parc... Vers 20h, un gars vient frapper au carreau du van :
z'avez pas lu que le camping est interdit ? Euh, oui, mais on a demandé à Mister Wilson, il nous a dit qu'on pouvait rester... (demi mensonge : il a dit qu'on pouvait rester... une nuit ! Et non pas deux...) Il a dit ça ? Bon alors c'est bon, passez une bonne nuit... ''(plus autre chose que M n'a pas trop compris... Mais à sa décharge, les fermiers néo-zélandais ne sont pas au top au niveau de l'articulation.)
Le lendemain matin, après une bonne nuit de sommeil, on est réveillé par une douce pluie, qui nous accompagnera jusqu'à notre retour à Christchurch. On décampe assez vite le matin, après avoir vérifié que nos roues n'étaient pas crevées :-) ! On fera une petite halte à Barrys Bay, non loin d'Akaroa, petit village célèbre pour son fromage. Bon, c'est pas mal, mais il va en falloir plus que ça pour que l'on remplace notre beaufort par du cheddar. N'empêche que quand même, on l'a bien aimé...

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Repas au calme...

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Vue sur la crique

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Re nous, re re au cas où...

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Sur le chemin du retour... sous la bruine

Voili voilou, vous savez (presque) tout. Prochaine étape : les hautes montagnes australes, et les grands lacs du centre. On va se régaler !!!

Bises

A et M