Tournicotons

Nous avons passé quelques jours à Luang Prabang. Une ville « Orange », en raison des nombreux temples qui garnissent cette petite ville et des moines, tous drapés de grandes robes de couleur orange qui arpentent les rues de Luang Prabang à longueur de journée (d'où notre titre, vous l'aurez compris).


Chaussée au moines... tout s'explique !

On se souviendra de Luang Prabang, déjà parce que nous y avons eu très chaud. Mais alors très très chaud. Assommant ! Notre budget boissons a largement dominé au coeur de la rubrique budgétaire alimentation... La sieste était une échappatoire salvatrice, à plusieurs reprises. On se souviendra aussi de la route qui nous a conduits de Vang Vieng à Luang Prabang. Étonnés que nous fumes lorsqu'un scooter fut chargé sur le toit du bus à notre départ (hissé avec des cordes et la participation d'un « tubeur » plutôt balaise !). Puis des virages, encore et encore, des cols, des montées, des descentes... Plus de huit heures passées dans un bus pas vraiment spacieux, mais à travers des paysages vraiment chouettes, et ce malgré le temps un peu gris. Au moins, ce jour là, on n'a pas eu trop chaud ! A notre arrivée, on suit deux Allemands bien à l'aise en Français, qui ont déjà négocié le prix d'une guest house. On passera la soirée avec eux, autour d'un petit repas local. Une nouvelle fois, on est bien écoeuré par le niveau des Allemands en langue étrangère (et leur modestie à ce sujet !).

Il n'y a pas des tonnes de choses à visiter à Luang Prabang : un petit tour au mont Phusi (qui domine la ville) et ses temples, une rapide incursion dans l'ancien palais royal, sans même s'arrêter au musée, quelques tournicotages dans les rues de Luang Prabang, qui sent bon le Laos. C'est propret, plutôt bien arrangé, fleuri... On sent que c'est une ville qui draine pas mal de touristes, mais cela reste très largement supportable. Et en tout état de cause, c'est bien loin de l'ambiance franchement débridée (pour ne pas dire plus...) de Vang Vieng. Bref, une ville pour flâneurs, pour ceux qui ne s'ennuient pas à passer quelques heures sur une terrasse de café à regarder la ville plongée dans une certaine léthargie due à la chaleur !



On dirait que rien n'a bougé depuis 50 ans...


Le petit marché de Luang Prabang


Un vrai panier de crabes !


Le temple « Royal »


Le palais royal

Un moment fort de la vie de la cité se déroule chaque matin au lever du soleil. C'est le Reras, cette procession des moines de chaque temple à travers la rue principale de Luang Prabang. Ils viennent demander l'aumône auprès des habitants, qui leur donnent de quoi manger (du riz, principalement). Si notre première tentative s'est soldée par un échec (tout ça ne dure pas très longtemps, et notre guest house n'étant pas toute proche nous sommes arrivés trop tard !), M a doublé la mise avec succès. Faut dire qu'il s'est donné du mal : lever à 4h30 du matin, sur site à 5h15 (après avoir constaté qu'il était coincé dans la guest house close à cette heure matinale...)... pour un début des opérations à 6h15. Y'a moyen de s'enquiquiner un moment, tôt le matin à Luang Prabang. Mais fianlement, c'était aussi l'occasion de voir la ville s'éveiller tout doucement et tout ce petit monde se mettre en mouvement. Le Reras, c'est vraiment ce qui fait débuter la journée. Sur la procession elle même, c'est beau à voir, mais il faut reconnaître qu'il y a désormais un côté « parade de Dysney », eu égard au nombre important de touristes présents. Certains s'agenouillent même pour participer au Reras... mais il ne faut pas s'y tromper : les moines ne s'arrêtent pas auprès d'eux, et ils se retrouvent un peu cons avec leur petit panier de riz (vendu à prix d'or par des marchandes peu scrupuleuses qui rôdent dans la rue avant la procession...). Bonne expérience tout de même, ne pas voir ça aurait été dommage. Et puis cela aura été l'occasion de se faire couper les tifs pour M, façon bonze !

Scènes du Reras...












Just like Buddha monks

Le soir, c'est le « night market » qui s'étale sur la même rue principale. On y trouve quelques éléments d'artisanat et autres cochonneries. Pas bien violent comme pression commerciale de la part des villageois des alentours qui occupent deux minuscules couloirs tracés sur la chaussée (sans les moines... ah ben oui, à cette heure ci, ils sont rentrés « chez eux »), donc petite balade nocture agréable.

Nous avons tournicoté une journée autour de Luang Prabang, pour voir les grottes de Pak Ou et les cascades de Kouang Si (Tad Kouang Si). S'agissant des grottes, nous y sommes allés le matin, sur un joli bateau remontant le Mekong durant une heure et demi. Nous étions six jeunes Français, sur un bateau prévu initialement pour une bonne trentaine de personnes. Le grand luxe donc. Nous avons ainsi fait la connaissance de Gaelle et Mathieu, tourdumondistes d'Angers, et d'Amelie et Greg, de Saint Etienne (Grrrrrr...) voyageant entre Laos et Cambodge pour six semaines. Nous les reverrons d'ailleurs dans le Sud du Laos, pour quelques moments d'anthologie... Vous aurez ainsi l'occasion de mieux les connaître ! Après une petite halte dans un « village » Lao (en fait, un village touristique où on vous propose des produits artisanaux à des prix pas forcément intéressants...) histoire de gouter au fameux Lao Lao (nommé « Lao Whiskey » mais c'est juste un alcool de riz), on arrive aux grottes. C'est plutôt joli, sans être l'extase : deux grottes dans lesquelles sont disposés des centaines de figurines de Bouddha, offerts par les habitants voisins. En redescendant, on aperçoit deux orpailleurs au bord du fleuve. Sympa comme balade, mais sans plus. Surtout qu'il fait vraiment chaud.



Le Mékong, toujours et encore !


Un petit coup de Lao Lao...


La grotte de Pak Ou et ses petits Bouddhas


Orpailleuses du Mekong

L'après midi, on prend un Tuk Tuk qui nous emmène aux cascades de Kuang Si. Très jolies, ces cascades. Un peu « mondu », mais on comprend pourquoi : avec la chaleur, on profite bien d'un petit bain dans les piscines naturelles nombreuses sur le site. Une eau bleu clair, un peu laiteuse, mais qui semble bien propre. Ni une ni deux, on enfile nos maillots et on file à l'eau. A a quelques réticences : l'eau n'est pas glacée, mais quand même... On passe donc l'après midi bien à la fraîche. Un petit tour dans le centre de protection des ours. Ils sont toujours aussi beaux !


Ca ne donne pas envie ça ?


Ahhhhh... Comme le dit Guy Roux, « elle est si bonne »...


La principale cascade de Kuang Si

Sur le retour, on s'arrête dans un village Hmong (une des ethnies minoritaires au Laos). On n'a pas le courage de faire le tour du village tellement c'est indécent. Tous ces gamins qui nous alpaguent pour nous vendre des petits bracelets dans une ambiance touristland détestable... On a juste prix une photo de la salle de classe en plein air, parce que quand même, ça peut faire rêver quelques instits...

Le lendemain, ce sera une journée horriblement chaude, à errer dans les rues de Luang Prabang en attendant notre bus de nuit qui doit nous ramener à Vientiane. On tient le coup, tant bien que mal... Toute une épopée ce retour à la capitale : 12 heures de bus dans les mêmes routes sinueuses. On est 8 touristes dans un bus « local » : 2 japonais et les 6 Français de la veille (ah, oui on fait appel à votre mémoire... faut suivre un peu !). On passera une bonne partie de la nuit à écouter la douce musique des vomissements d'un Lao situé juste devant nous. A priori, il n'est pas le seul à être malade. Mais lui, on l'a bien en stéréo. On n'a rapidement arrêté de compter le nombre de petits sacs en plastique qu'il remplit régulièrement et jette par la fenêtre (grand bien lui en prend !). Après , c'est sa fille d'une dizaine d'années qui prend le relais... Heureusement, si on a le bruit, on n'a pas l'odeur. Ah oui : les Laos vomissent proprement, et sans odeur ! Pendant, ce temps, M et Gaelle (relayée par Mathieu) se font une partie de « Lao bourré ». On s'explique : en cours de route, on récupère quelques personnes sur le bord de la route qui n'ont pas de vraies places pour s'asseoir (jusque là, rien de nouveau...). Mais celui qui se place sur un petit tabouret en plastique dans le couloir entre M et Gaelle est sévèrement bourré. A peine assis, il s'effondre vers l'avant. Puis il ballote de gauche à droite, s'installant tour à tour sur les genoux de M ou de Gaelle. Donc, craignant une éruption volcanique issue de son estomac, on se le renvoie... Victoire de M, sans discussion possible ! Et au final, il n'a même pas vomi, mais c'est carrément un exploit tellement il n'a pas l'air frais.
Conclusion : les Laos ne supportent pas les voyagent ! Nous, on n'a pas vraiment dormi, mais cela reste un bon souvenir de rigolades !

Voili voilou, vous savez (presque) tout. Prochaine destination : Pakse et le plateau des bolovens, où nous retrouverons Amélie et Greg. On a juste pris une journée à Vientiane pour déposer notre demande de visa pour l'Inde. On s'affole en effet un petit peu pour notre séjour en Chine, compte tenu de la complexité à obtenir un visa chinois adapté à notre périple... On prend donc de l'avance et on verra plus tard à Bangkok... en croisant les doigts !

Bises

A et M