Tournicotons

On n'est pas allé chercher un titre par hasard... C'était lui le seigneur des Hanoï... mouaih...

On est arrivé à Hanoï depuis Ninh Binh par le train. Une bonne heure de retard au départ (il faut dire que le train vient de Saïgon et il est parti il y a plus de vingt heures...), pareil à l'arrivée. Le voyage en train, M y tenait à tout prix. Pour 3,5€ par personne, on ne se ruine pas trop. Par contre il ne faut pas être pressé : c'est du 50km/h en moyenne. Il paraît que le train vietnamien serait le plus lent du monde... Ce n'est pas grave : on a le temps, et puis on n'a pas beaucoup de bornes à faire. Tous les sièges sont occupés, il y a la télé, quelques marchands ambulants... et beaucoup de passagers qui dorment du sommeil du juste !


Les voies ferrées au coeur d'Hanoï... sécurité maximum !

On n'est pas dépaysé du côté du temps en arrivant à Hanoï: toujours bien gris. C'est un peu triste, mais au moins, on n'a pas chaud. On sort de la gare direction l'hôtel que nous ont recommandé les Mempakap. On trouve facilement et on bénéficie même de leurs négociations préalables : 10$ au lieu de 15... Tant mieux, parce qu'on va y rester plus que prévu ! Et gros bonus, on a un fil de téléphone qui traine dans la chambre et, Oh magie, on a internet façon « haut débit ». Histoire de se mettre à jour (Hum !).


Petit repas sur le trottoir...


Cathédrale d'Hanoï... pas très dépaysante !

Hanoï, c'est une ville qui ne nous a pas mis sur l'arrière train... mais c'est qu'on devient difficile ! Un tour dans le quartier des monuments, histoire de jeter un coup d'oeil sur Ho Chi Minh embaumé façon Lenine. Lui qui voulait être incinéré et éparpillé à travers le pays, le voilà tout plastifié dans une salle très sombre et garder par une dizaine de soldats en arme (et gants blancs) au coeur d'Hanoï. Tout un cérémonial pour entrer dans cette zone d'Hanoï : effets personnels consignés, pas de photos, en rang deux par deux, on ne s'arrête pas, on ne parle pas, on ne met pas les mains dans les poches (ni les doigts dans le nez... mais ça c'est partout... c'est crado). C'est quand même un « truc » (désolé tonton Ho) à voir. Juste pour ce souvenir qu'on est bien en terre coco, façon guerre froide. Juste à côté, il y a la fameuse pagode à un pilier. Bon ben c'est une pagode minuscule au milieu d'un tout petit bassin et qui tient sur un seul pilier. Pas transcendant, et pas top au niveau anti-sismique...


Au coeur du « quartier des monuments », le mausolée d'Ho Chi Minh

On est allé faire un tour au palais de la littérature. On s'est retrouvé au milieu d'un festival (?) : le temple était bondé, avec plein de bouquinistes (mais presque qu'un seul livre : celui de l'oncle Ho !), de vétérans de la guerre, de « miss lycée 2011 », de touristes nationaux et internationaux, et des conférenciers au milieu. Bref un joyeux bordel ponctué par un grand lâcher de ballons, qui rompait un peu avec la quiétude apparente du lieu. Autour du temple, des dizaines de calligraphes souvent habillés en costume traditionnel qui offraient leurs services à la demande des locaux.


Image du temple de la littérature... On croirait être seuls au monde... mais seulement sur la photo !


Les calligraphes au boulot

Un petit tour autour du lac de l'est, et son petit temple, et puis plusieurs balades dans les rues. Les fameuses « 36 rues », le vieux quartier d'Hanoï. Ici aussi, les scooters s'en donnent à coeur joie. A vous prépare un album spécial sur les scooters aux chargements insolites... Plutôt intéressant comme quartier, même si à la fin d'un séjour au Vietnam, on ne s'émerveille pas comme au premier jour. C'est quand même sympa de se perdre dans ce dédale de rues « à thèmes » : les fleuristes, les quincaillers, les vendeurs de coffres-forts, les instruments de musique...


Le lac au centre d'Hanoï... On a même vu la célèbre tortue « qu'on croyait qu'elle existait pas » !

La pagode du lac de l'est... mensch, on a bouffé son nom !


La baguette... héritage de la présence française. En plus elle est bonne !

A Hanoï on a aussi assisté à un spectacle de marionnettes sur eau, dans un théâtre de marionnettes. C'est typique, et assez plaisant, avec un orchestre traditionnel, et des effets spéciaux à faire pâlir les créateurs d'X-Or. Une bonne heure bien divertissante, dans la tradition vietnamienne (ce spectacle est d'ailleurs inscrit au patrimoine mondial immatériel de l'Unesco).


Le spectacle de marionnettes


La collection de marionnettes


Et le défilé des marionnettistes en fin de spectacle !

Enfin, comment ne pas conclure sur notre épisode désastreux de la baie d'Along... On n'écrirait pas un roman, mais quand même ! La veille de notre départ, au soir, on apprend qu'un bateau a coulé dans la baie le matin même. Bilan 12 morts... Le lendemain matin, on n'est pas très confiant sur la possibilité de partir, mais tout le monde nous rassure : « votre bateau il est mieux ». Nous, on n'est pas inquiet sur le fait de dormir à bord (c'est bien malheureux, mais les accidents arrivent...), mais sur la possibilité de dormir à bord. Et après 5 bonnes heures de route pour relier Hanoï à Along City, l'agence fait marche arrière quant aux discours : on ne peut pas dormir à bord. On s'y attendait. Mais on avait pris une solution « 2 nuit à bord » pour ne pas dormir sur l'île de Cat Ba... Malgré quelques solutions alternatives proposées, au rabais forcément, on décide de revenir sur Hanoï. Même ceux qui avaient choisi la solution au rabais se retrouvent coincés : plus possible de dormir à Cat Ba, il faudrait revenir sur Along City... Au final, il n'y a plus vraiment d'alternatives : on rentre donc tous à Hanoï. Et re-cinq heures de bus. Notre hôtel (chez qui nous avons réservé l'excursion) nous rembourse sans discuter, et la patronne est bien désolée. Pas tant que nous ! Donc la baie d'Along, ce sera pour une prochaine fois... Bien triste d'avoir craqué à deux mètres du bol de sangria... D'autant plus que la baie d'Along était un des temps clés du voyage. Mais on est en vie, et en bonne santé, et c'est bien là l'essentiel.

En bref, il nous aura fallu quelques jours pour saisir tout le charme d'Hanoï. Si les habitants y semblent plus froids que dans le sud, c'est peut être aussi une question de discrétion. Parce qu'au final, on a toujours bien été reçu et le sourire était bien présent, même si de prime abord, on sent plus une distance qu'ailleurs, et notamment qu'à Saïgon. Tout semble donc toujours bien séparé ces deux villes... Même le thermomètre affichait 20 degrés de différence !


Les étals de légumes et racines


Et on ne se moque pas (d'elle... évidemment !)


A toujours vouloir filer un p'tit coup de main... on se retrouve parfois dans la mouise...


Sur le trottoir, on brûle de tout : des (faux) billets, des fausses lunettes, des faux scooters (en carton)... ça porte bonheur !


Barbier d'Hanoï (qui lit le figaro ?)

Voili voilou, vous savez (presque) tout. On a tout juste quinze jours de retard sur le blog... Quinze jours que l'on a déjà passé au Laos. Mais comme on trainasse un peu, le retard devrait être rapidement réglé, si les dieux des connexions internet sont avec nous ! On se revoit donc de l'autre côté de la frontière...


Allez, 23 heures de sleeping bus, direction Vientiane au Laos !

Bises

A et M