Tournicotons

En deux trois messages électroniques, le rendez-vous était pris. Tournicoteurs lyonnais et Mempakap toulousains se rejoindraient à Saïgon, pour passer une petite semaine ensemble, notamment sur le Mékong et son célèbre Delta.

On peut visiter la région du delta par ses propres moyens, certes, mais cela demande pas mal de temps. Sachant en plus que nous étions en période de têt (le nouvel an lunaire), l'effervescence était telle qu'il était difficile de programmer quelque chose de fiable. On s'est donc tourné vers un tour classique proposé par les agences de Saïgon. Dans le quartier « routard », il n'en manque pas, et il n'est pas toujours facile de faire le tri. Nous, on a opté pour un circuit 3 jours 2 nuits qui nous conduirait de Saïgon à Chau Doc, à la frontière cambodgienne. Là, nous retournerions à Saïgon pendant que W et L prendraient la route de Phnom Penh et des temples d'Angkor (relayables en une journée depuis la frontière vietnamienne). On n'a pas pris des tonnes d'option, et bien nous en a pris, enfin on croit. Les déplacements, les visites guidées et les 2 nuits nous reviennent donc à 39$ US (30 euros) par personne. On a juste à gérer la bouffe, mais ce n'est pas la ruine.


Visage du delta

On est donc parti en bus de Saïgon jusqu'à Cai Be le matin. Cai Be est un port où se tient un marché flottant « de gros » : ici, les transactions ne concernent que des grosses quantités (minimum : entre 50 et 100 kg de produits). On embarque dans un bateau tranquille. A ce moment nous sommes 20, dont 6 Français en mode équipe : les mempakap, les Corses (Antoine et Mélanie dont nous avons parlé dans l'article précédent) et nous. On fera un tour à travers le marché flottant, puis visite d'une fabrique artisanale de friandises à la noix de coco, dégustation de thé au miel et d'alcool de riz (avec et sans les serpents !).


Les marchandises passent de bateau en bateau


L'alcool de riz au serpent, ça a du r'tour...

On réembarque, on navigue un peu, jusqu'à l'île de An Binh, où nous prendrons le repas de midi. On a ensuite deux heures pour vaquer à nos occupations : on est cinq à prendre des vélos pour une petite balade d'une heure, alors que W se pose dans un hamac et garde toutes les affaires (hum hum). En vélo, on se rend facilement compte qu'il n'y a pas une mais des îles, reliées entre elles par des ponts, qui enjambent d'innombrables canaux. Très chouette. Ensuite, on embarque dans de petites pirogues propulsées par un rameur. Très calme et reposant (pour nous, pas pour le rameur !). On embarque à nouveau dans le bateau et on file jusqu'à Vinh Long, une des grandes villes du coin. On se balade dans le marché pendant une petite heure, on mange une glace, et on prend un bus pour Can Tho, la grosse ville du coin (350'000 habitants, 5e ville du Vietnam). On prend possession de notre chambre, tout à fait correcte, et on va se chercher un resto pour le soir. Can Tho est très vivante, et les habitants sont adorables. Le soir, grosse animation dans la rue longeant le fleuve, on a du mal à se frayer un chemin, mais on trouve finalement le resto visé. On est 7 : Josephin, Hong-Kongaise qui a vécu pas mal de temps à Hawaï (et qui accessoirement travaille en tant qu'hôtesse de l'air pour Finnair ! Plus improbable tu meurs) s'est jointe à nous. Le patron nous installe dans une salle rien que pour nous avec la clim, et à l'écart du bruit (ce qui est très agréable de temps en temps !). W et M se feront un curry de serpent (moins bon que le serpent frit...), les autres convives choisissant des mets plus traditionnels... Dodo.


L'équipée sauvage...


...pendant que W « surveille » les sacs !


Pirogues sur un canal (ouaih, manque d'inspiration des commentateurs)


Y sont pas beaux nos chapeaux ?


Marché de Vinh Long... une lutte entre piétons et deux roues !


Repas du soir... encore du serpent ! pffff...

Le lendemain matin, on se lève tôt pour foncer vers le marché flottant de Cai Riang, l'un des plus connus du coin. C'est le plus grand semble-t il. On commence avec notre « gros » bateau, puis on monte sur de plus petites embarcations pour slalomer à travers le marché, coque contre coque avec les nombreux commerçants. C'est très sympa : les fruits et légumes volent de bateau en bateau. Sur chaque bateau « vendeur », il y a une longue tige de bambou sur laquelle sont accrochés les produits qu'il vend. C'est pratique, ça se voit de loin ! De notre côté, on achète un ananas et deux petits Sticky Rice (gâteau de riz gluant, soigneusement empaqueté dans une feuille de bananier). Pas aussi bon que ceux de Battambang au Cambodge, mais toujours aussi couflant. On navigue encore un bon moment, en faisant quelques haltes (« fabrique » de riz notamment, dont la visite nous permet de mieux comprendre ce que nous mangeons !). Puis on retourne sur Can Tho, temps libre. Histoire de boire un coup, manger un bout et de jeter un coup d'oeil sur une jolie pagode... en pleine restauration. Bof, donc. On prend un bus jusqu'à Long Xuen, où on embarque sur un gros bateau confortable. Coucher de soleil en sirotant une bière sur le toit, au son des hellos et des salutations jetées depuis les barques que nous croisons sur notre chemin... On arrive à Chaud Doc de nuit. On explique au guide, An (un jeune super sympa et d'une grande patience !), que nous n'avons pas pris l'hôtel flottant, mais un hôtel traditionnel. An nous dit chut. Seul petit hic : les Mempakap ne sont pas sur le même hôtel flottant que nous. Il leur faudra prendre un taxi-boat pour nous rejoindre. On ira mangé des grosses crevettes que l'on fait griller nous même sur des petits barbecues, très convivial, pour notre dernière soirée à six...


Y'a du monde chez le vendeur de légumes variés


Instant sur le marché flottant


On a testé... faut jamais dire « Mempakap » à W !


L'accueil est rarement déplaisant !


C'est la crevette, crevette party, tant qu'y a d'la braise, c'est pas fini... (pour connaisseurs)

Le lendemain matin, on repart tôt pour faire un tour de Chau Doc : ferme piscicole flottante, village musulman d'origine Cham, puis c'est l'heure des adieux... Les Mempakap embarquent sur leur speed boat pour Phnom Penh, au Cambodge, où il ne feront qu'une correspondance pour Siem Reap. Nous on reste sur le quai, Tournicoteurs et Corses. Un peu de blues quand même... Mais on est bien décidé à ne pas les lâcher dès qu'on revient au bercail ! Puis pour nous aussi c'est le départ : retour à Saïgon. On prend le bateau jusqu'à Long Xuen, en prenant un petit repas en route. Puis bus jusqu'à Saïgon. Et là c'est long, très long. 8 heures de bus : on est pris dans pas mal de bouchons, parfois dus à des accidents sur la route, qui n'est pas en parfait état (les ponts sont un calvaire : on décolle de 20 cm à chaque fois que l'on roule sur un joint de dilatation... comme si on se tapait un trottoir !). Bref, on arrive quand même en début de soirée, bien crevés, et le dos en compote ! Heureusement qu'on a passé de super moments sur le delta...


Sur les rives, on vit aussi avec le fleuve


Au pays des produits frais, on mange quand même les crevettes séchées


C'est juste du bois... mais c'est une spéciale « castors »... ça fait rêver hein ?


Y'a pas à dire, faut être souple...


Nous aussi on a eu un petit accrochage avec notre bus, sur le chemin du retour...

En conclusion, ne ratez sous aucun prétexte le delta du mékong ! Ne vous attendez pas à une petite balade dans la nature : c'est hyper urbanisé. C'est d'ailleurs la région la plus peuplée du Vietnam. Mais tout c'est justement ça que l'on vient découvrir sur le delta : comment toute une économie tourne autour d'un fleuve (de 9 fleuves en fait, puisque c'est un delta...). Si vous êtes un peu ric-rac au niveau timing, ou si vous n'avez pas forcément envie de gérer la visite du delta par votre propres moyens, on vous recommande l'agence delta aventure à Saïgon (rue De Tham). Ils ont été clairs, et le planning vendu était en tout point conforme à ce que nous avons fait. Bref, c'était pro. A priori, on trouve d'autres agences. En revanche, ne prenez pas le « supplément » hôtel flottant : entre nous, ça ne vaut pas le prix, et de toute façon, il est fort probable que vous soyez déposés à l'hôtel flottant sans l'avoir payé (s'il n'est pas plein, comme nous). En revanche, comme suite à la mésaventure des amis corses, on s'était promis de faire passer un petit message : évitez à tout prix l'agence AP travel (juste à côté de delta aventure). On pourrait écrire une tartine là-dessus... et a priori on n'est pas les seuls !

Voili voilou, vous savez (presque) tout. Le prochain article devrait vous conduire à Dalat, où nous avons pris le frais dans la montagne, après un mois de grosse chaleur. Aujourd'hui, le 8 février, on est à Hoï An, au bord de la mer de Chine. Ce qui nous fait dire qu'on a repris un sacré retard dans le blog. Mais vous connaissez la chanson...

Bises

A et M