Notre dernière visite d'une grande ville (Phnom Penh en l'occurence), s'était soldée par un bilan plus que mitigé. Critiques nous avons été. Ah ben oui, on accuse parfois d'écrire de façon dithyrambique sur ce que nous voyons. On nous reproche même de ne publier que les photos jolies... euh, c'est un peu vrai, mais pas que ! On va donc vous dépeindre Saigon vu par des tournicoteurs... Bim bam boum, comme ça, comme on ouvre un cadeau de noël. Vous n'avez pas saisi l'image ? C'est pas grave, z'êtes nuls ! On est déjà bien gentils de vous autoriser à lire la suite...

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Ohhhh les zolis sssapeaux !

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On a retrouvé nos toulousains ! On est donc en mode "Mempakap de tournicoter"

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Propagande... ça ne nous touche pas beaucoup : ce n'est pas traduit !

Prems. Saigon, c'est grand. On s'est cantonné (pas comme le riz...) au centre ville, où l'on trouve quelques bâtiments coloniaux plutôt pas moches (l'Hôtel de ville, l'opéra, la poste centrale, et dans une moindre mesure la cathédrale Notre Dame, plus quelques hôtels de luxe), des grands boulevards que l'on traverse quand même en serrant les fesses, des boutiques de luxe (encore !), des petits parcs au calme, un port un peu miteux, des musées, des petites ruelles super chouettes qui zigzaguent entre les maisons-immeubles de trois à quatre étages, des restos de rues avec leurs micros tables et chaises qui donnent vraiment l'impression de manger sur le trottoir, des cyclos pousses avec leurs petits livres d'or, des sourires, des vendeurs de lunettes, des policiers, des drapeaux vietnamiens, des bataillons de shampouineuses en uniforme équivoque, des chapeaux coniques... un peu de tout ça, désordonné. La ville du sud est asiatique comme nous l'imaginions : surpeuplée, agaçante, envoutante, décadente, flamboyante, rugissante... et difficile à cerner, à résumer, à synthétiser. On aime ou pas (oui, forcément). Nous on a aimé... mais comme toutes les bonnes choses, il ne faut pas en abuser, et notre départ pour le delta du Mékong arrivait à point nommé !

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Et il y a pire !

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Une des salles de culte' de la pagode de l'empereur de jade

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Entrée de la pagode de l'empereur de jade

Ce que l'on particulièrement apprécié à Ho Chi Minh Ville, c'est une animation de tous les instants, qui se manifestent de bien des manières. Celle sur les routes n'est sans doute pas la plus reposante ni la plus sympa, mais c'est à voir, à vivre. Se faufiler sur un passage piéton à travers des hordes de scooters lancés à bonne vitesse et sans intention d'utiliser le frein, ça donne quelques montées d'adrénaline. Ici on ne freine pas, on esquive. Façon slalom spécial : au ras du piquet. Pauvres piquets que nous sommes, montés sur chevilles pas toujours très souples. D'autant plus dur quand on chausse du 47. Ils ne sont pas habitués... Et puis recroqueviller les doigts de pieds, ça n'a jamais fait rétrécir les chaussures... Pas les nôtres en tout cas ! L'animation des rues est quant elle autrement plus plaisante, surtout que cela tourne beaucoup autour de l'alimentation. Les marchés bien sûr, mais aussi tous ces petits restos où l'on mange pour pas cher (mais pas toujours bien, il faut le reconnaître). On dit restos : il s'agit en fait de petites carrioles, un peu comme des vendeurs de hot-dogs.

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Un de nos meilleurs repas... en tout cas de loin les meilleurs nems !

Au niveau des visites, on a fait un tour au zoo, très chouette. Ca reste un zoo, et on a quand même toujours un petit pincement au coeur en voyant les animaux. Mais pour le coup, ils ne font pas (tous) en mauvaise santé. En même temps, on n'est pas zoologues, juste zoophiles... euh non... c'est pas ce qu'on voulait dire... Enfin vous avez compris... Enfin on espère... Enfin... Bon, on n'a rien dit. On a pu se promener dans différents quartiers : la présence coloniale française a laissé quelques bâtiments pas moches, mais pas de là quand même à s'extasier. On a juste un petit coup de coeur pour la poste centrale. On l'aime bien, elle a « une bonne tête »...

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Un hippopotame qui nous nargue...

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… et un ours qui se fout de nous !

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Le hall de la poste centrale de Saigon

Visite toujours, celle du palais de la réunification et du musée des vestiges de guerre. On ne va pas faire un laïus sur la guerre du Vietnam, parce que tout ça n'est pas très joli. Mais ce sont deux visites incontournables pour comprendre le Vietnam d'hier, et aussi celui d'aujourd'hui. On ne ressort pas de ces sites indifférents, c'est sûr. C'est orienté (essentiellement des photos montrant les atrocités commises par les Américains), alors on garde aussi ses distances, sans oublier que cela a eu lieu il y a moins de quarante ans.

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Apocalypse now, mais sans Wagner

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Le palais de la réunification, symbole de la fin de la guerre « américaine »

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Ce que A a préféré dans le palais : les téléphones roses...

Dans le même registre, nous avons fait une sortie avec W et L (nos Toulousains de Rio, pour ceux qui ne suivent rien du tout, collés au fond de la salle de classe près du radiateur) aux tunnels de Cu Chi. Il s'agit d'un réseau de galeries souterraines essentiellement creusées par les vietcongs (les communistes vietnamiens du nord-Vietnam) lors de la guerre du Vietnam (la guerre « américaine » comme disent les Vietnamiens, pour ne pas la mélanger avec la guerre française (antérieure) et la guerre chinoise (postérieure)). Ce ne sont pas moins de 230 kilomètres de tunnels qui ont été creusés à la main (les premiers tunnels avaient été creusés par le vietminh lors de la guerre française), sur différents niveaux, accueillants jusqu'à 17000 personnes. On ne peut plus visiter les tunnels originaux (dont la majeure partie est désormais effondrée) car ils ne sont pas adaptés aux gabarits des étrangers. A, W et L ont parcourus les 100 mètres du tunnel aménagé, pendant que M a craqué au bout de 10 mètres. Question de gabarit on vous dit ! La visite est plutôt intéressante mais il faut faire pas mal de bus (3 heures pour 70km... et la même pour le retour. Saïgon, quand tu nous retiens) et on se passerait de quelques attractions limites (on peut utiliser un stand de tir pour faire joujou avec des mitraillettes et autres armes de guerre. Pour info, c'est 1€ la balle ! En plus c'est très bruyant...). On n'a pas pu visiter le temple de Cao Dai, qui a l'air vraiment sympa, mais qui était fermé en raison de la proximité du têt.

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Dans le tunnel aménagé... avant les courbatures

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Trou de renard... testé par A, pas par M !

On a aussi visité rapidement le quartier de Cholon (quartier chinois de Saïgon), après 3 jours passés dans le delta du Mékong (article à venir) en compagnie de Mélanie et Antoine, nos Corses à nous, venus passés quelques jours au Vietnam avant de fuir vers la Thaïlande. On a visité quelques temples et fait un tour du côté du marché. On a du mettre les voiles au risque de finir bourrés en quelques minutes : tous les stands fermaient (pour le têt, J-3) et la bière était au rendez vous : on nous a proposé de trinquer à droite à gauche... et une bière bien fraîche cela ne se refuse pas ! Donc seule solution quand ça sent trop le traquenard : fuir !

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Marché de médecine traditionnelle chinoise... des souvenirs de La Paz...

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Un vrai camion de pompier, pour les petites ruelles'

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Préparatif des cortèges pour le têt

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… et entraînement des « équipes » !

Sinon, on peut dire que Bonifacio et Saïgon... cela n'est pas toujours un bon mélange, surtout quand les agences de voyage s'en mêlent. Quoi qu'ils en disent, on a passé une super journée avec Antoine et Mélanie même si... ils nous ont empêchés de faire une sieste (bien malgré eux !). C'est un comble quand même ! On vous racontera peut être leur galère dans un bilan du Vietnam... En tout cas, gros bisous à eux deux et à très bientôt.

Au final, on a bien aimé Saïgon, malgré ses excès (Sus aux scooters !) et son côté sulfureux qui lui colle à la peau.

Voili voilou, vous savez (presque) tout. Toujours en pleine forme, même si les 100 mètres de tunnels effectués par A (contre 10 mètres pour M...) ont laissés quelques traces du genre courbatures... On est actuellement à Dalat, ville de montagne au nord de Saïgon. On y retrouve un peu de fraîcheur, d'espace et de calme... et son univers impitoyable (Dalat, ton univers impitoya-a-able... ouiah, on sait on a du mal à se renouveler... on avait fait la même avec Damas !)

Bises

A et M