Phnom Penh, c'est un nom qui ne nous laissait pas indifférent. On imaginait une ville en ébullition, un concentré de culture Khmère. Pffff, rien de tout ça. Phnom Penh est certes la capitale, mais ce n'est pas plus qu'une grande ville de province. Les activités y sont réduites, dès lors qu'on a fait le tour des grands marchés, seuls dignes d'intérêt (limité).

Côté visite, on est proche du néant total, même si on est un peu sévère. En même temps, on avait été prévenu en discutant avec Dominique à Siem Reap. On a fait un tour classique : le palais royal et la pagode d'argent, ainsi que le musée national. Le palais royal et la pagode d'argent sont à faire, ne serait ce que pour jeter un coup d'oeil à la richesse des collections royales exposées. Cela contraste bien avec la pauvreté générale du pays, et cela a un côté indécent. L'entrée pour ces deux complexes (qui n'en font qu'un géographiquement) est de 6,25$ (environ 5 euros) par personne. Une seule entrée, un seul ticket. Deux trois jolis bâtiments, quelques curiosités (la pagode d'argent a un sol intégralement recouvert de plaques d'argent, d'où son nom... mais seule une petite partie est visible, pour le protéger de l'oxydation et des touristes)... et cela s'arrête là. Les rares panneaux explicatifs (sur la culture, les traditions...) sont bien vieillots, ce qui donne un aspect « cheap » à l'ensemble. Bref, ça ne vaut pas plus qu'un « pas mal », voire un « mouaih ».

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Palais royal

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La cour du musée national

Le musée national est plutôt bien fait, mais il n'est pas très grand, et est essentiellement basée sur les périodes angkoriennes et pré-angkoriennes. Après dix jours à Siem Reap, on peut trouver cela un peu léger. Sinon, il est plutôt bien documenté (panneau en Français et en Anglais), mais c'est assez répétitif. Seules quelques pièces sortent vraiment du lot.

On notera enfin qu'on est allé faire un petit tour du côté de Wat Phnom, un temple important pour la ville puisqu'il en constitue la fondation. Situé sur une petite colline plantée encerclée d'une route (un gros rond point en fait...), on en fait assez vite le tour. Selon le côté par lequel on arrive, on doit payer un petit droit d'entrée (1$ par personne). Sans malice, on est arrivé de l'autre côté (côté nord), donc on n'a pas eu à payer. En même temps, on se demande ce que l'on paye exactement, car l'ensemble est un peu décevant. A part regarder les singes jouer dans le parc, et mordre les quelques passants insouciants qui les approchent de trop près (faut être bête !).

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Pagode du Wat Phnom

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Ils ont l'air plutôt paisible ces singes... mais faut pas les faire ch...

Après il y a les marchés, et là, on se rapproche un peu plus des habitants. Il y a les étals officiels, et ceux installés au sol, dans les minuscules travées. On trouve de tout. De la viande qui pue aux pièces détachées de scooters, des vêtements de marque contrefaits aux petits restos avec trois tabourets en plastique. De véritables labyrinthes où il n'est pas très grave de se perdre. On est à l'abri du soleil (les marchés sont généralement couverts) mais pas de la chaleur ! C'est le seul vrai atout de cette ville, mais il y a sans doute bien mieux ailleurs. On verra ça. Juste qu'on aura pas pu trouver nos mygales frites dans tout ce boxon : alors M a du se rabattre sur un bœuf aux fourmis, original et plutôt bon !

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Petits cochons laqués... On ne sait lequel choisir !

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Il est pas frais son poisson ? euh...

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Le fameux (M insiste) boeuf aux fourmis !

Au delà de ce petit bilan qui ne doit pas vous faire rêver, on a rencontré des gens plutôt sympa et souriants, dès lors qu'on arrive à dépasser l'omniprésence des chauffeurs de moto-taxi et de tuk-tuk, pas méchants mais parfois bien collants... Les rues sont prises d'assaut par les deux roues en tout genre (motos, scooters, vélos, cyclos-pousse (euh y'a trois roues mais ça compte quand même) et les grosses voitures (style 4x4, surtout des Lexus.... Pas de juste milieu quoi !). C'est très anarchique, ça roule dans tous les sens (souvent pas les bons), les trottoirs sont inutilisables pour les piétons (ils servent de parking aux tuk-tuks et 4x4 susmentionnés), mais ce n'est pas une circulation trop agressive quand même. On s'y fait.

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Dans les priorités, le piéton est bon dernier

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Un coca... à emporter !

En conclusion, si vous devez passer au Cambodge, ne prévoyait pas plus d'une grosse journée à Phnom Penh (à notre humble avis... mais il y autant de voyages que de voyageurs... Oula, faut qu'on la note quelque part celle là !). C'est peut être l'occasion de faire votre visa pour le Vietnam... Et là il faut qu'on vous raconte notre petite mésaventure... pas bien grave.

On avait vu les prix des visas dans les guides et sur le web : on s'attendait à 30-35$. Dans la guest-house, on voit 45$ pour un visa fait dans la journée, et 39$ sous trois jours. Ah ! Ben nous on se dit qu'on va aller à l'ambassade du Vietnam directement. Ce n'est pas trop loin à pied. Sauf que quand on arrive là bas, c'est 45$ tout court, et pas moyen de négocier. Alors on retourne à la guest-house... On leur confie nos passeports, et on prend le visa à 39$, délivré sous 3 jours. Le patron nous indique qu'ils ont des prix de gros, en quelque sorte ! Le lendemain, le patron nous dit qu'il y a un problème : il a fait envoyer nos passeports à Sianoukville (au sud du pays, sur la côte, où il y a un consulat vietnamien) parce que l'ambassade n'a pas voulu de nos dossiers parce qu'on était déjà passé les voir. Bref, pour nous c'est 45$ si on veut les faire à Phnom Penh. Heureusement, le lendemain, nos passeports reviennent de Sianoukville, avec le visa. Cela nous aura coûté 40$ par visa ! On s'en sort bien ! Morale de l'histoire : si vous êtes dans une guest-house sérieuse, laissez les gérer votre visa vietnamien : pas moyen de négocier à l'ambassade !

Voili voilou, vous savez (presque) tout. De notre côté, on a quitté le Cambodge hier (samedi 22 janvier 2011) pour le Vietnam. On est à Ho Chi Minh Ville, ex Saïgon. Ciel gris, temps bruineux. Pour la première fois après un mois depuis notre arrivée à Bangkok, on a eu un peu de pluie. Ca fait du bien : ça rafraichit ! On devrait retrouver les camarades toulousains, W et L, dans quelques jours ici même. On aura pas mal de choses à se raconter, nos parcours ayant largement divergé depuis notre rencontre à Rio de Janeiro il y a plus de trois mois ! Et puis viendra le têt dans quelques jours (équivalent du nouvel chinois, en fait nouvel an lunaire, le 3 février), principale fête du pays. Ce sera sympa de vivre ça...

Bises

A et M