Tournicotons

La route qui nous a conduit de Krong Koh Kong (Sud Ouest du Cambodge, à la frontière thaïlandaise) à Battambang (Ouest du Cambodge) via Phnom Penh (Centre) aura été... longue et assez instructive. Il nous semblait étrange que les durées de trajet soient aussi peu claires. On nous disait 6 heures, 8 heures, 10 heures... Et bien on aura mis 14 heures, pour environ 500km ! Dont douze heures passées sous la douceur de la télé diffusant principalement du karaoké. Deux heures de Karaoké en khmer, c'est marrant. Douze heures, ça porte légèrement sur le système. A la sixième heure, on a du employer les grands moyens : les boules quiès. Première leçon : pas de voyage en bus au Cambodge sans les boules quiès ! Au delà de ce petit désagrément, la route a été plutôt bonne, et le bus (climatisé) s'arrête de temps en temps pour une pause restauration et pipi. Histoire de se dégourdir les pattes aussi, mais les deux bus que nous avons pris étaient quand même bien confortables.

On est donc arrivés de nuit à Battambang. La ville elle même est assez décevante. On a vite fait le tour des quelques bâtiments de l'époque coloniale, décrépis pour la plupart, et sans audace architecturale particulière. Bref sans intérêt. Après, c'est une petite ville à l'ambiance plutôt sympa, où on trouve facilement à se loger, mais où il convient de ne pas tarder le soir pour manger (presque tout est fermé à 20h00, et pas de resto populaire après 21h00...). A peine quelques vendeurs ambulants aux alentours des arrêts de bus inter-cités.

Mais autour de Battambang, c'est vraiment chouette. On a passé une journée dans la campagne en compagnie de Tong, un chauffeur de Tuk-Tuk très sympa qui possède de réelles qualités de guide. C'est avec lui que nous avons tournicoté : on a ainsi pu faire un tour en Nori, ce petit "train" de bambou (deux essieux, une petit plateforme en bambou tressé et un moteur de moto, voire de moto culteur relié à l'essieur arrière par une petite courroie de caoutchouc). Très marrant (le nori est au train ce que le kart est au bus ! On est donc au ras des rails), surtout quand on croise un autre nori sur la seule ligne de 10km environ, installée sur une digue entre deux plaines de rizières. Le moins chargé des deux convois est démonté pour laisser passer le plus chargé.



Avant le départ, sur notre Nori tout à nous


Un convoi dans l'autre sens... on s'arrête !


On démonte le nori (chaque essieu pèse 60kg... M avait oublié la dure réalité de la muscu)


Puis on replace tout, la plateforme en bambou étant simplement posée sur les essieux

On a aussi rendu visite à une fabrique artisanale de papier de riz (ces fines galettes qu'on utilise notamment pour les rouleaux de printemps).


4000 galettes par jour... On devrait lui vendre la multi crèpe party de Téfal !


10 minutes au soleil, et c'est prêt !


Nous avons découvert nos premiers temples de l'époque angkorienne (Aek Phnom, bien abimés quand même).




Après avoir jeté un coup d'oeil à un banquet de mariage installé sur la moitié de la route, c'est dans ce coin que M a mangé son premier serpent et son premier rat. Franchement, c'est une bonne expérience gustative. Le serpent (frit) fait penser à du poisson (type sardine) et le rat (frit aussi...) fait penser à du cochon d'inde... où à du lapin si ça vous donne plus d'idée. Même pas malade après, c'est vous dire que les produits étaient bien frais !


Banquet de mariage... les Cambodgiens sortent le grand jeu vestimentaire (sans photo à l'appui !)


Au menu ce midi...


L'embarras du choix...


Ca sssssss' précise...


C'est prêt !

Huuuuum...


Tout ça pour ça... c'est bon quand même !


Un p'tit rat, comme ça, pour le goût...


En dessert, on est allé dans un petit village connu pour préparer une pâte de poisson. Alors comment dire, ça pue. Mais ça pue grave. Méchamment. Ca vous prend à la gorge. Même Tong en rigolait. Installés sur et autour d'une petite place, il y a plein de petits magasins qui traitent le poisson, le font sécher (généralement sur le sol au bord de la route), le font fermenter dans des grandes cuves et parfois le font fumer. Bref y'en a pour tous les goûts.


Une bonne tonne de poisson... c'est joli, mais ça pue !


Petits fagots de poissons fumés... faut essayer avec les perchots !


Ici, on a juste levé les filets...


Pour finir, on s'est arrêtés chez un vendeur de "sticky rice", un gâteau de riz cuit dans du bambou... M a adoré, of course. A a trouvé ça très "coufle mourre" (en sètois dans le texte)


Les sticky rices qui cuisent...


Prêts à être dégustés !


On quitte Tong, notre excellent Tuk Tuk driver du jour...


Le lendemain, départ pour Siem Reap, camp de base pour visiter les temples d'Angkor (Wat signifiant temple, on dit temples d'Angkor ou Angkor Wat... Mais pas temples d'Angkor Wat). On a choisi l'option bateau (deux fois plus long qu'en bus et quatre fois plus cher... 16$ par personne). 10 heures passées sur un grand bateau en bois. Au départ, on était derrière avec la plupart des touristes. Mais dès que le moteur s'est mis en marche, on s'est retrouvé tous seuls. Et ce sont les locaux qui nous ont rejoint. Il faut dire que c'est bien bruyant. Mais les copines boules quiès étaient toujours là. Au moins, on n'a pas cramé sur le toit du bateau, et avec les boules quiès, le bruit du moteur était tout à fait supportable. Et puis les paysages traversés resteront inoubliables : entre crasse et beauté, on est au coeur de la vie des fleuves, naviguant à travers des villages flottants, où les gamins éclatent de joie en voyant passer le bateau. Gros sourires et agitation des mains à s'en arracher les poignets...


Dès le départ, les sourires sont de sortie, et les mains s'agitent bien amicalement


La vie est parfois un long fleuve tranquille...


Arrêt technique : il faut changer l'hélice cassée...


Pirogue cabottant des cocos jusqu'à notre "gros" bateau


Et les enfants, toujours...


... et encore...


... et encore...


D'autres préfèrent courir le long de la rive pour doubler le bateau... façon Tom Sawyer !


Images du fleuve...








A l'arrière de notre bateau...

En arrivant, on a pris un tuk tuk jusqu'au centre ville. On a trouvé une guest house convenable mais assez chère (15$). Puis, comme il fallait quand même fêter dignement le 32e anniversaire de M (né au lendemain de la chute du régime des khmers rouges pour l'anecdote), on a trouvé un restaurant indien. Le poulet tandorii du 8 janvier, c'est sacré !


Aujourd"hui, on s'est posé pour la journée avant d'attaquer la visite des temples : ce matin, on a changé de guest house, faute de parvenir à négocier le prix de la précédente. En même temps, on est mieux logé pour moins cher (grande chambre avec AC pour 10$, soit 8 euros). Pas mécontents. On potasse le guide, et on va faire un tour de la ville, très orientée tourisme quand même. On est toujours en grande forme, et c'est le principal.

Voili voilou, vous savez (presque) tout. Cet article, une nouvelle fois, était long. Mais avec plein de photos, histoire de vous donner l'eau à la bouche ! Le prochain article devrait concerner les temples d'Angkor... On est impatients !!!!

Gros bisous
A et M