Tournicotons

Si nous sommes actuellement à Ushuaia, comment ne pas revenir sur notre passage à El Calafate, ville qui ne présente pas de charme particulier mais qui constitue une étape obligée pour visiter les glaciers de la région.


Plouf ! Quand un grand morceau du glacier tombe dans le lac, c'est spectaculaire pour les yeux et les oreilles...

En disant qu'El Calafate n'a pas de charme, on est quand même un peu dur... Mais il faut bien reconnaître que cette ville doit son essor au tourisme et cela se ressent bien : l'organisation est assez simple et pourrait se résumer à un hôtel, une boutique de souvenirs, une agence de voyage, un restaurant, un salon de thé. On mélange tout cela, on multiplie par dix (euh... par vingt). Et on obtient El Calafate. En tout état de cause, ce n'est pas moche, tout serait d'ailleurs plutôt « proprêt ». Nous y avons trouvé une auberge pas trop mal, et surtout pas cher pour la région (30 pesos, soit 6 euros environ, par lit dans un dortoir de 5 où nous n'étions que 2 ! J'enlève 4 je retiens 1...). D'autant plus que pour la deuxième et la troisième nuits, nous avons été « surclassé » dans une chambre double pour le même prix... Ca faisait un moment que nous n'avions pas goûté à ce luxe.


Déjà un grand classique de tournicoteurs...

Mais parlons de ce qui compte vraiment : les glaciers. Nous avons commencé par rejoindre le Perito Moreno. Un must de la région bien sûr, dont la réputation a depuis longtemps dépassé les frontières de l'Argentine. Et bien il faut le dire : c'est loin mais c'est beau ! Un minibus vient nous chercher le matin à l'auberge et on file vers le parc national. Il faut compter une bonne heure de route pour rejoindre le site aménagé. Il s'agit de passerelles qui se promènent en face du glacier (très proche !) sous la forme de petits circuits.


Les passerelles donnent directement sur le glacier, bien vu !

Franchement c'est bien foutu. D'autant plus qu'il n'y avait pas trop de monde. On est aux premières loges pour admirer la « zone de rupture » (l'endroit où la glacier se brise pour tomber dans le lac). Nous y avons passé plus de trois heures, et franchement, on ne s'est pas lassé d'entendre le glacier gronder et de voir des milliers de morceaux de glace, plus ou moins gros, tomber dans l'eau. Fantastique ! On a appris que le glacier avançait très vite (jusqu'à 2 mètres par jour au niveau de la zone de rupture !!!), ce qui explique la chute régulière de morceaux... C'est une pure merveille : on regrette même de ne pas y être retournés !


C'est haut Perito, Perito Moreno...

Après on est allé faire un petit tour en bateau pour voir la face sud du glacier. Franchement, c'est sympa à voir : on a des couleurs de fou (toutes les teintes du bleu), et c'est plutôt rigolo de se geler les oreilles sur le pont d'un bateau qui navigue au milieu d'icebergs. Là aussi, il n'y avait pas grand monde quand nous sommes montés à bord (une grosse trentaine de passagers pour un bateau qui peut en contenir 260...).


C'est nous !

Le lendemain, on part à 7h avec un autre minibus qui nous amène dans un petit port privé : au programme une croisière vers les principaux glaciers de la région. 7 heures de bateau à travers des paysages magnifiques. On ne peut voir le glacier Upsala que de très loin, car depuis plusieurs mois, une barrière d'icebergs empêchent les bateaux de s'approcher. Dommage. Heureusement que les icebergs sont très beaux.


Avant la barrière de corail, la barrière de glace...

Puis on va vers le glacier Spegazzini, terrible ! Plus de 100 mètres de haut au niveau de sa face lacustre. Et deux glaciers qui se rencontrent.


Ouaaaaaaaaaaah...

Enfin, comme on n'a pas pu s'approcher d'Upsala, on revient vers la face nord du Perito Moreno. Toujours aussi émouvant ! C'était vraiment une chouette journée, avec des glaciers d'une beauté qui dépasse des très loin nos attentes.


Morceau choisi de la face nord...

Intermède budgétaire : Le grand hic dans le coin, c'est les prix qui s'affolent en descendant vers le sud. La patagonie, c'est cher, mais nous y reviendrons une autre fois, sans doute dans le bilan argentin... En l'espèce, le Perito Moreno se monnaye ainsi (prix par personne) : bus aller retour (65 pesos, soit 13 euros environ), entrée du parc (75 pesos, soit 15 euros environ), tour en bateau (50 pesos, soit 10 euros environ). Et c'est ici les prix de base (le bus, c'est généralement plus cher, autour de 100 pesos... On est passé par le circuit parallèle !). Ca fait la sortie à 40 euros, pas très « tourdumondable ». Pour le bateau qui navigue sur le lago argentino (« todos glacieres »), il faut compter 345 pesos (un peu moins de 70 euros) pour le bus+ bateau et ajouter les 75 pesos (15 euros) d'entrée du parc national... (pas de réduc si on revient le 2e jour, comme cela se faisait à Iguazu... Grrrr...). Mais c'est un luxe qui vaut quand même le coup... En tout cas, ces deux sorties nous ont plu, et on ne regrette pas d'avoir rogner sur le budget pour cela !


Ca, ça n'a pas de prix...

On rentre à l'auberge pour se faire à manger et pour se coucher tôt, car on file à Ushuaia le lendemain en se levant à... 2 heures du mat' ! Le bus est à 3 heures, et on roulera toute la journée, en traversant un bout de Chili avant de revenir en Argentine, en terre de feu. C'est bien long, mais c'est quand même sympa : traverser du détroit de Magellan dans un bac, et on finit par quatre heures de bus sur la route n°3 qui traverse la terre de feu... On arrive à Ushuaia à 22 heures. Un peu crevés quand même. On n'a rien réservé pour dormir. Alors qu'on se dirige vers une auberge, on est accosté par Flor, une dame très gentille qui nous propose de dormir dans une de ses cabañas (chalets) pour 120 pesos par nuit (60 pesos par personne). Comme on sait que c'est le tarif dortoir, on profite de l'occasion. On n'est pas au coeur de la ville, mais le confort (le luxe même !) mérite bien un quart d'heure de marche...

Voili voilou vous savez (presque) tout. On quitte l'Argentine demain, après sept semaines de voyage à travers ce pays fantastique... Il faudra faire un bilan à la hauteur ! On repasse quelques heures au Chili, avant de s'envoler pour Los Angeles et Hawaï... Mais c'est déjà une toute autre histoire.


Si loins, si proches : on est à plus de 13000 km de Chamonix !!!...

Bises

A et M