Tout d'abord, Petra a un prix. Cela paraît bête de commencer par là, mais ce n'est quand même pas neutre dans le budget du voyageur que nous sommes et que vous serez nous l'espérons. Et puis c'est quand même bien d'avoir une idée, pour les routards qui préparent leur voyage. Pour l'hébergement d'abord, cela se passe dans la ville de Wadi Musa. En gros, c'est la ville "nouvelle" dont Petra est le site touristique, la ville antique. Un peu comme Athènes et l'acropole, sauf que Wadi Musa, c'est tout petit ! Tout est organisé autour du tourisme bien évidemment. Et les prix sont aussi en conséquence... Les hôtels sont globalement plus chers que dans le reste du pays. Pour notre part, nous avons séjourné au Saba'a Hotel, tenu depuis janvier 2010 par Ibrahim et Gail. Lui est jordanien, elle est anglaise. Nous avons été bien reçu, dans un très bon esprit backpackers : laverie, lunch boxes, lobby chaleureux, bon esprit, et patrons sympathiques. Avec le Wifi en plus. Un régal ! On vous le conseille. On avait une chambre double, 20JD (soit 23€) la nuit avec petit déj... et vue sur les jebels de Petra (on devinait les falaises comme disait l'autre !). Vraiment bien (on a gardé les coordonnées pour ceux qui veulent !). Même si cela reste cher, c'est l'un des plus abordables. Si vous préférez, il y a bien sûr les palaces type Mövenpick ou Crown Plaza. A plus de 150€ la nuit, on fait l'impasse. Pour le reste, il y a plein de restos qui font de la cuisine locale pour un prix raisonnable (même si plus élevé qu'ailleurs en Jordanie). Comptez moins de 15€ pour un repas complet à deux, boissons comprises. (Sur le pouce, on peut descendre facilement à 8€ pour deux). Il y a aussi plusieurs superettes, les unes à côté des autres. Mais les tarifs peuvent varier grandement : préférez toujours les marques locales plutôt que les produits d'importation (ex : eau Nestlé) qui peuvent être deux fois plus chers. Voire plus ! D'ailleurs, pour ce qui est d'acheter de quoi boire et grignoter, faîtes vos réserves avant de descendre sur le site, où on vous attend avec une carabine très gros calibre. Ex : la bouteille d'eau à 0,5JD coûte 2JD (2,3€) sur le site. Ce n'est qu'un exemple... Enfin, comment ne pas aborder la question du billet d'entrée à Petra. Sur ce point, pas moyen d'y échapper. Je vous laisse prendre connaissance du petit topo que nous avons déjà fait sur ce point dans l'article "On est dans le Petra" (rubrique "Le voyage"). Honnêtement, on vous conseille de rester trois jours à Petra. C'est économiquement parlant plus rentable, et c'est surtout nécessaire vu la splendeur et l'étendue du site... En une journée, même avec 12 heures de marche au pas de charge, vous louperez pas mal de trucs. Un jour c'est bien, trois jours c'est encore mieux...
Passons aux choses sérieuses. La visite. On ne va pas vous faire l'historique de cette cité antique fondée par les nabatéens. D'une part parce que nous n'avons pas les connaissances suffisantes pour cela (n'espérez d'ailleurs pas en trouver sur place... les infos données sont minimalistes) ; d'autre part parce qu'il y a wikipédia et consort pour cela. Paf ! Olala qu'est ce qu'on vous a mis sur ce coup là...
Donc on paye son ticket dans le tout neuf "visitors center", assez clean, il faut le reconnaître. Puis on va à l'entrée. Le ticket est badgé électroniquement. On franchit un portique de sécurité type aéroport (qui n'est branché à rien, donc on se demande à quoi il sert...), et puis on commence la descente vers le siq. Un peu moins d'un kilomètre. Il y a déjà des pierres taillées (tombes, temples) des deux côtés du chemin. Si l'on excepte le début de la balade, au moment où les conducteurs de chevaux et mules vous proposent de descendre le chemin grâce aux dits animaux, contre gratification substantielle (alors qu'on a cru comprendre que c'était compris dans le prix du billet... bref on s'en fiche, on n'est pas de bons cavaliers, alors même façon manège, on évite...), la balade et plutôt sympa. Sauf si on a un peu trop dormi et qu'on la débute en plein cagnard. En même temps, ça donne le ton.
Puis on arrive au siq principal. Le siq, c'est un canyon très étroit creusé par l'eau, et aménagé par les nabatéens pour accéder à Petra. C'est un endroit magique. Ici il n'y a plus de horse riding, mais des petites charettes qui dévalent la descente à travers le siq, longue de près d'1,5 kilomètres. Vous comprendrez que cela a une grande importance...On est coincé entre deux falaises hautes de... hum... très hautes. Comme on dit, on n'y voit pas le dessus de la tête... Dans le siq, il y a plein de sculptures gravées dans la roche, et assez peu protégées (des attaques des touristes bien entendu). Et puis le siq s'ouvre, et on découvre le Khazneh, le temple de la carte postale. Bam. On tombe dessus, d'un seul coup. En y ayant révé, mais sans s'y préparer vraiment. C'est une grosse claque. Si vous y arrivez tôt, il n'y a pratiquement personne... et aucun bruit. Juste magique. Un gros frisson.
Le Khazneh. No comment !
Et puis on continue la visite, en descendant (encore). Et on découvre partout des temples, des tombes, un théatre... tout cela est creusé et sculpté dans la montagne, à tous les étages. Il y en a partout. C'est splendide. Parfois, il y a eu des "bâtiments" amenagés par les civilisations qui se sont succédées dans la cité, après les nabatéens. Romains, byzantins, arabes. Mais l'harmonie demeure. Et des cartes postales, y'a de quoi en faire un joli petit paquet.
Voici comment on sculptait la montagne... On commençait par le haut du monument !
On ne va pas vous faire toute la visite. Mais en trois jours, on n'a pas eu assez de temps pour "tout" voir. Il suffit de s'élever un peu (ex : place des sacrifices) pour s'apercevoir que la cité et ses monuments s'étendent sur des kilomètres à la ronde. A certains endroits, même au moment du grand rush touristique, il n'y a personne. Je pense même que certains "quartiers" ne sont pas visités de la journée. On peut toutefois s'y balader, avec un peu de marche.
Petite rando dans un siq alternatif
Seul hic au tableau (si l'on excepte le côté touristique avec les dérives (modérées mais réelles) que cela implique), c'est qu'une fois qu'on s'est bien baladé, et bien il faut revenir... Et toutes les descentes évoquées précédemment, il faut se les farcir en montant. C'est nettement moins glamour, heureusement que c'est beau. Nous, on avait un peu la tête dans le guidon. Mais en prenant son temps, c'est quand même sympa. Et puis le chemin est de bonne qualité, c'est pas de la rando caillouteuse. C'est vrai que quand on est bien nase, on se dit qu'il faut encore monter pendant une heure. Ca casse un peu le mythe, mais surtout les pattes. Et oh ! On va pas se plaindre quand même... Stop, on finit là, mais on vous aura prévenu ! Venez pas nous dire après "oui euh, tout ça euh...".
Petra, c'est donc très loin, mais c'est très beau. Nous, ce qu'on a préféré, c'est : le Khazneh, les balades dans les siq, prendre un peu de hauteur sur la place des sacrifices, se poser sur une terrasse en descendant du monastère Al Deir (on l'avait bien mérité !), l'hospitalité et la gentillesse des bédouins (qui rappelons le restent des commerçants à Petra, mais pas trop lourds...).
Terasse de café... Sympa le panorama...!
On a pas trop aimé la saleté de certains lieux (et dites pas que c'est les touristes, nous on a tout vu !), les mollets raides en fin de journée (10x pire qu'une grosse journée de ski, vraiment), surtout quand on doit ressortir manger le soir (déambuler dans les rues en marchant comme robocop, c'est pas gégé), avoir très chaud et sentir mauvais (très chaud, et très mauvais), que M s'arrête boire le thé (oui oui, du thé !) avec tous les bédouins qui lui proposaient par simple politesse, le fait qu'il n'y avait pas beaucoup d'endroits jumpables...
Voilà, on vous a donné ça en vrac. Y'a à boire et à manger (faut surtout boire d'ailleurs).
Pour en voir plus, n'hésitez pas à consulter l'album photo sur Petra ! (rubrique "photos de voyage").
Pour dernière info, il est assez facile de venir à Petra. C'est LE site touristique de la Jordanie, relayable depuis les 4 (petits) coins du pays... Comptez trois bonnes heures (on en a mis 4 en minibus) depuis Amman. Vraiment easy.
Désolé pour cette longue description. Mais elle est loin d'être suffisante au regard de ce qu'est Petra. Déjà un très grand moment de notre voyage...
Commentaires
Un dernier petit tour sur le blog avant de tout éteindre et de fermer la maison, dans 2 heures, maintenant ! Et heureusement, car ces belles photos nous permettront de rêver pendant nos 30 heures de vol. Profitez de la chaleur quand même, ici il fait 18°, ça pèle ! et j'ai regardé au Brésil pour la semaine prochaine, la température tourne autour de 25° donc confortable ! Quand à nous, pluie sur Brisbane avec 20° TOUTE LA SEMAINE ! Quand je dis qu'il fait bien plus beau dans le nord ! C'est la température que l'on a eu en Islande et sans la pluie ! Enfin bref, peut-être la météo Australienne est-elle aussi peu fiable que la notre ! Sinon, j'avais prévu un parapluie pour le soleil, il retournera à sa destination première!
les castorsA tout bientôt, bonne route , et préparez votre espagnol !
Un site aussi grandiose méritait bien un poème : celui de John William Burgon (1845), que je vous livre en V.O., pour les anglophones (notamment ma Nanette !) :
It seems no work of Man's creative hand,
By labor wrought as wavering fancy planned,
But from the rock as if by magic grown,
Eternal, silent, beautiful, alone !
Not virgin-white like that old Doric shrine,
Where erst Athena held her rites divine ;
Not saintly-grey, like many a minster fane,
That crowns the hill and consecrates the plain ;
But rose-red as if the blush of dawn,
That first beheld them were not yet withdrawn,
The hues of youth upon a brow of woe,
Which Man deemed old two thousand years ago.
Match me such marvel save in Eastern clime,
A rose-red city half as old as time.
Et en V.F. pour les autres (les premiers sont-ils satisfaits de cette adaptation ?) :
Elle ne semble pas l’œuvre d’une main humaine,
Laborieusement sculptée en fantaisie ondulante,
Mais sortie du roc comme par magie,
Eternelle, silencieuse, belle, solitaire !
Non d’une blancheur virginale comme ce temple Dorique,
Où Athéna accomplissait ses rites divins ;
Non du gris sacré de tant de cathédrales,
Reines des hauteurs, des plaines occidentales ;
Mais rose-rouge, comme si le point du jour
Qui le premier les vit encore les savoure,
Ces teintes de jeunesse sur un front de malheur,
Déjà jugées antiques il y a deux mille ans !
Montrez-moi une telle merveille, ailleurs qu’en Orient,
Une cité vermeille moitié vieille comme le temps !
Après lecture de votre billet, qui dira encore que la beauté, ça n’a pas de prix (qu’il faut payer en espèces et … de sa personne !) ? Profitez bien de vos derniers jours jordaniens (peut-être de manière un peu plus reposante). Des bisous et à très bientôt.
ClochetteSalut,
dimanche matin, p'tit déj, émission à la téloche sur la Californie et votre billet.... c'est juste une évasion magique tout en restant dans son canapé!
Et maintenant pour vous c'est futebol... c'est plaichir...
A+
Ju