Alep est une ville très étendue et nous nous sommes restreint à tournicoter dans son centre. Un incontournable : la citadelle. Elle domine la ville sur un monticule qui paraît artificiel, tant il est régulier (il n'est pas artificiel !). Elle ne semble vraiment accessible que par sa porte, par laquelle on accède grâce à de très beaux escaliers en pierre. En fait, cette citadelle était une véritable ville, avec ses mosquées (il y en a deux), son hammam, son théâtre... Il est parfois difficile de s'imaginer la vie dans cette forteresse extrêmement bien conçue, car la plupart des lieux sont endommagés et n'ont pas encore été restaurés. Pour autant, cette visite est à ne pas manquer. D'une part parce que l'on a un panorama à 360° sur Alep, d'autre part car le site est quand même très chouette. Mise à part la chaleur, qui nous a bien rappelé que nous étions au moyen-orient, nous en garderons un beau souvenir. A noter que ses sites touristiques sont étonnamment calmes, et peu fréquentés. C'est peut être la période qui veut ça. Les visiteurs sont étrangers, mais il y a quand même bon nombre de syriens présents également, en famille. Et c'est bien agréable.
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La citadelle d'Alep

Dans les coins à visiter en ville, nous avons bien aimé le souk (enfin les souks...), différent de ceux de Damas dans sa conception même. Il est très étendu et presque complètement couvert, avec un plafond "en dur" (et non en tôle) assez bas. On est un peu comme dans une traboule (ah... les repères lyonnais) de plusieurs centaines de mètres... avec des ramifications un peu dans tous les sens et sans voir la lumière du jour. Ce qui fait qu'il est très facile de s'y perdre (comme nous). Dans notre cas, nous avons marché tout droit, jusqu'à sortir et voir où nous étions... En tout cas, c'est un bon plan pour éviter la chaleur due au soleil ! Il nous semble avoir lu que le souk principal courrait sur 1,2 km. Ca ouvre des perspectives, sachant qu'une boutique ne dépasse jamais les 4 mètres de large... (parfois 2 suffisent !).
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Marchand de savons, dans le souk



On a bien aimé la mosquée des Omeyyades d'Alep, la petite soeur de celle de Damas. Elle est moins grande, mais elle mérite le détour. En plus, on peut s'y habiller pour l'hiver, tout seul, comme un grand, pour pas cher. La salle de prière était fermée quand nous y sommes allés (grand ménage avant l'Aïd ?) alors il y avait un peu de monde dehors. Les mosquées demeurent quand même des lieux apaisants, par le calme et la sérénité qui y règnent, mais aussi vivants, car hommes (surtout) et femmes (dans une moindre mesure) s'y retrouve pour discuter, par terre. Certains viennent juste s'étendre à l'ombre, sur la pierre fraîche, et faire une petite sieste (ils ne sont pas minoritaires au demeurant !). La période de Ramadan est peut être propice à cela, la chaleur ambiante aussi ! Outre le fait qu'il n'y a pas de place dans le centre... On trouve juste quelques bancs, en plein cagnard ! Hum, non merci. Nous on visite la mosquée... Pieds nus, et à l'ombre.

Mais le vrai plus d'Alep, c'est sa population. Loin de nous l'idée de faire des généralités. Les chauffeurs de taxis sont bien toujours des escrocs (tiens, une généralité !). Mais les "gens-qui-ne-sont-pas-chauffeurs-de-taxi", ce qui fait quand même pas mal de monde, soyons honnêtes, sont très accueillants, très aimables... en un mot adorables. Les enfants s'amusent à nous lancer des "hello" (euh non pas des pierres !) tout sourire, mais les adultes également nous saluent d'un salam et welcome. Les commerçants sont très sympas, et ne poussent pas à la consommation ! On peut tout regarder, avec curiosité (et appareil photo), sans se faire alpaguer agressivement. Vraiment, les Syriens sont sympas, et les habitants d'Alep nous ont conquis. On a l'impression qu'ils sont contents qu'on soit là (ouah, si on attaque dans la généralité mégalomane...). On a ainsi apprécié l'aide d'un Syrien lorsque l'on négociait un taxi à notre arrivée à Alep, et l'heure passée dans la petite boutique d'Antoine à l'entrée du Khan Al-Wazir, à discuter avec le patron et un copain, tous deux francophones. En bon commerçant, il nous a quand même vendu un savon ! On a notre savon d'Alep ! Et puis une petite pensée à ce marchand qui en nous voyant nous a offert des gâteaux (il en a rempli nos mains) pour savoir si on les trouvait bons !
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Un khan, à la sortie du souk

Bref, allez à Alep, avec humilité. Comme nous, vous en reviendrez avec le sourire et une profonde reconnaissance pour la gentillesse des hôtes syriens.

A et M